"En bouteille ou au robinet, 98% du plastique dans l'eau que nous buvons n'est pas détecté" révèle une étude du CNRS

C'est une étude qui fera date, celle d'une équipe du centre de recherche en biodiversité et environnement, du CNRS Université de Toulouse vient d'établir que 98% des microplastiques présents dans l'eau n'étaient pour l'instant pas repérés à cause de leur taille inférieure à 20 microns.

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On connaissait les particules fines dans l'air respiré, voici leur pendant pour l'eau : les microplastiques. 

Les microplastiques sont des polluants omniprésents dans notre environnement, que ce soit dans la nourriture et donc désormais aussi dans l'eau. La directive de l'Union européenne 2020/2184 fixe la limite de détection des microplastiques dans l'eau potable à 20 microns (μm) (dimension minimale des particules plastique). Mais l'étude publiée, jeudi 16 janvier 2025 dans la revue Plos Water (revue de référence en hydrologie), par le CRBE  (centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement), basé à Toulouse, révèle que 98% des microplastiques présents dans l'eau potable mesurent moins de 20 microns.

On montre qu'il est possible de les analyser, il faut les analyser car les microplastiques de moins de 20 microns sont susceptibles d'intégrer le vivant et d'impacter notre santé ou celle des écosystèmes.

Gaël Le roux - directeur de recherche CNRS, au centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement (CRBE)

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L'importance de prendre en compte ces particules

Selon le CNRS, les microplastiques pourraient en effet passer de l'intestin humain au sang et aux organes et donc avoir des conséquences sur notre santé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère d'ailleurs que les microplastiques de moins de 10 μm ont les plus grandes conséquences pour la santé humaine en raison de leur capacité à pénétrer dans les tissus organiques.

L'étude du CRBE a porté sur l'eau potable de Toulouse ainsi que sur 10 marques d'eau en bouteille. Et les résultats sont surprenants. Ces derniers ont permis de "détecter des concentrations de 19 à 1 154 microplastiques par litre". "Le contenant (bouteille en polyèthylène) n'est pas forcément la source principale de microplastiques dans les eaux. Grâce à la technologie (la microspectroscopie Raman), utilisée pour l'étude, on peut analyser les particules les plus fines, à un prix raisonnable", précise Gaël Le Roux du CRBE.

Les conclusions de cette étude devraient pousser les institutions et les industriels à développer ce nouveau système d'analyse de l'eau pour comprendre d'où viennent les microplastiques afin d'en limiter leur présence. C'est en tout cas ce que prônent les scientifiques qui espèrent que l'industrie va s'emparer de ce sujet pour identifier les processus qui contribuent à la contamination de l'eau (captage, filtration, réseau ou même les tenues des opérateurs...). Ils suggèrent également que la détection des plus fines particules soit intégrée dans les directives d'évaluation de l'eau potable.

Des résidus de plastique omniprésents

D'après une étude du WWF de 2019, nous ingérons l'équivalent de 5 grammes de plastique par semaine soit l'équivalent d'une carte de crédit. Mais c'est sans compter les microplastiques pouvant être désormais analysés dans l'eau. La quantité de plastique absorbée dans l'organisme dépasse certainement ces 5 grammes.

On savait que le plastique était partout dans notre environnement mais on est encore loin de connaître les niveaux de contamination de l'organisme. Cette étude, réalisée à Toulouse, le montre mais ne pointe pour autant pas la ville rose par rapport à une autre. Des études similaires pourraient probablement dresser un constat similaire dans d'autres régions.

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