Basée entre Toulouse et San Francisco, Loft Orbital annonce mardi 14 janvier, une levée de fonds de 170 millions d'euros. Un record pour une start-up de la ville rose. La somme permettra à la société de développer des satellites partagés. 30 modèles sont en cours de fabrication et 5 naviguent déjà dans l'espace. Un modèle spatial unique au monde.
Progressivement, Toulouse est en train de devenir une des capitales mondiales de la Newspace (ou entrepreneuriat de l'espace). La preuve avec l'entreprise Loft Orbital installée entre la ville rose et la Californie.
Née en 2017, cette start-up du spatial dévoile ce 14 janvier, une levée de fonds de 170 millions d'euros.
@LoftOrbital Founder and COO, Alex Greenberg , was on @BloombergTV this morning talking about our $170M Series C round and how we plan to deliver space infrastructure at scale. #makespacesimple https://t.co/GXjuMwxvtR
— Loft (@LoftOrbital) January 14, 2025
Ce financement a été permis grâce à plusieurs fonds d'investissement dont Tikehau Capital, Bpifrance, Temasek, Supernova Invest et Tribeca Venture Partners. C'est le tour de table de la jeune histoire de Loft Orbital après les 140 millions d'euros récoltés en décembre 2021. Au total, 310 millions ont été injectés dans la trésorerie.
Loft s'impose comme un acteur incontournable de l'infrastructure spatiale. Cette levée de fonds servira (…) à constituer prochainement une des plus grandes flottes hétérogènes de satellites en orbite basse.
La direction de Loft Orbital
Lancer un "Blablacar" des satellites
Ou plutôt un "BlaBlaSat". La formulation peut prêter à sourire mais elle résume parfaitement l'innovation de Loft Orbital.
Face à la demande croissante des utilisations de satellite, l'idée est de proposer une infrastructure standardisée capable d’accueillir tout type de mission.
Loft mutualise les ressources en embarquant plusieurs charges utiles sur un même satellite, réduisant ainsi les coûts et les délais pour ses clients.
La direction de Loft Orbital
Ce satellite partagé fonctionne ainsi comme le Cloud sur nos ordinateurs.
"En traitant les données directement en orbite grâce notamment à des applications logicielles d’intelligence artificielle, les clients de Loft peuvent obtenir des analyses en temps réel, réduisant le délai entre la collecte et l'exploitation des données".
De la NASA au CNES en passant l'US Space Force
Cette infrastructure satellitaire unique au monde a rapidement séduit les institutions spatiales.
Si 5 satellites sont déjà en orbite, 30 sont en cours de production.
Ils sont destinés à la NASA, au CNES, aux agences de Défense telles que l'US Space Force ou la Space Development Agency et à Microsoft. Sans oublier les chefs de file de l’intelligence artificielle qui développent des applications civiles et de défense notamment Earth Daily, Helsing et Anduril.
Dès le départ, Loft Orbital avait l'objectif de s'installer à la fois à Toulouse, capitale européenne du spatial et à San Francisco, bastion de la Silicon Valley. L'objectif est de "s'appuyer sur l’écosystème spatial local", reconnaît la direction. Sans oublier les investissements publics de l'Etat français via son plan France 2030.
Hell yeah ! Quand @LoftOrbital s'implante à @Toulouse c'est chez @at_home_fr et c'est top ! @I2Toulouse https://t.co/0v12zNQPea
— Philippe Coste (@PhilCoste) November 20, 2019
Cinq ans après, la stratégie s'avère payante. Le site toulousain compte aujourd'hui 100 collaborateurs. Et les effectifs doubleront d'ici quelques années.
Un record pour une start-up de Toulouse
Cette levée de fonds de 170 millions ne laisse pas indifférent l'écosystème tech de la ville rose.
Nous sommes extrêmement fiers de voir une entreprise aussi innovante réussir une telle levée de fonds dans le contexte actuel. Cela montre que Toulouse est plus que jamais un terreau fertile pour les startups et les entreprises technologiques, particulièrement celles du New Space.
Maxence BuscatoDirecteur délégué de la French Tech Toulouse
Selon nos informations, ce tour de table est un record historique pour une start-up de Toulouse. Le précédent record était détenu par Sigfox et son réseau d'objets connectés. En novembre 2016, la société était parvenue à lever 150 millions d'euros.
Plus récemment, Kinéis et ses nanosatellites dédiés à l'IoT avaient annoncé un tour de table de 100 millions d'euros en février 2020.
Après avoir conquis le ciel avec ses Airbus, Toulouse s'apprête à faire de même avec les satellites. Un avenir rose pour la conquête spatiale.