La mairie de Balma soutient fermement le projet de jonction entre la Cité de l’Espace et Quint-Fonsegrives, dont les travaux sont prévus dans deux ans. Mais une association de cyclistes dénonce un projet "ridicule".
C’est un projet routier toulousain qui ne fait pas l’unanimité. Loin de là. Le projet de jonction routière entre la zone de la plaine, où se trouve la Cité de l’Espace, et la commune de Quint-Fonsegrives est évoqué depuis une vingtaine d’années. Il a pour objectif de désengorger le trafic dans ce secteur. Il vient de passer l’étape de l’enquête publique lors de laquelle quasiment 4 000 avis ont été déposés. Les conclusions n’ont pas (encore) été rendues publiques, mais d’après l’association de cyclistes et de piétons toulousaine "2 pieds 2 roues", 60% des votants se prononcent contre le projet.
"Impactant et cher"
Un échangeur routier avec deux ponts parallèles est prévu, sur le même modèle que celui situé au niveau de la sortie 15 de la rocade, en direction de Balma-Gramont. "C’est très impactant pour cette zone verte, très impactant pour l’environnement et ça coûte très cher. Nous, ce qu’on voudrait, c'est que l’argent public soit destiné à des alternatives à la voiture", déplore Claire de Besses, membre de l’association 2 pieds 2 roues. Elle emprunte quotidiennement la voie cyclable actuellement située dans cette zone, en bordure de périphérique.
L’association de cyclistes organisait mardi soir une réunion publique sur le thème des mobilités. Elle demande un moratoire sur les projets routiers.
"C’est un projet qui ne va rien amener, qui va amener de la congestion, qui va peut-être faire gagner une ou deux minutes sur un trajet, c’est ridicule !", s’écrit Boris Kozlow, le président de l’association de 2 pieds 2 roues. Il souhaiterait que les 100 millions d’euros dédiés à ce projet servent plutôt à construire des passerelles sécurisées afin de permettre aux piétons et aux vélos de traverser le périphérique en toute sécurité.
Plus d'habitants, plus d'infrastructures
À la mairie de Balma, c’est un autre son de cloche. "Qui peut penser qu’on accueillera 30.000 habitants, 28.000 emplois et qu’il ne faudra pas créer d’infrastructures nouvelles", s’exclame Vincent Terrail-Novès, le maire (Renaissance) de la ville. Il soutient fermement le projet. Pour lui, "l’enquête publique n’est pas un référendum mais des questions qui sont posées, des améliorations souhaitées parfois par les habitantes et les habitants qui se manifestent".
Sur ce projet, les conclusions du commissaire enquêteur sont attendues prochainement. Le chantier est prévu pour fin 2026 et pour le moment, le projet prévoit une nouvelle voie verte. La mobilité à l’horizon 2040 est au cœur d’une concertation menée par Tisséo jusqu’au 16 février. La question pourrait bien s’inviter dans la campagne des prochaines élections municipales.
Propos recueillis par Aude Chéron et Elsa Leroy.