"Le voir sortir debout, vivant, de cet enfer..." : l'émotion vécue par la famille d'Ofer Kalderon, ex-otage libéré après 483 jours de captivité

Trois otages israéliens ont été libérés, ce samedi 1ᵉʳ février 2025, à Gaza après quinze mois de captivité. Parmi eux : Ofer Kalderon. Soulagement et joie pour sa famille. Sa cousine, Béatrice Jaoui Dahan, qui habite à Toulouse, nous a confié ses émotions.

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Il avait été enlevé le 7 octobre 2023 dans le kibboutz Nir Oz avec deux de ses enfants. Ce samedi 1ᵉʳ février 2025, après 483 jours de captivité dans la bande de Gaza et les tunnels du Hamas, l'otage franco-israélien de 54 ans, Ofer Kalderon a été libéré et a pu retrouver les siens. Depuis Toulouse où elle est installée, sa cousine Béatrice Jaoui Dahan a suivi cette nouvelle libération d'otages à la télévision. Elle témoigne des émotions vécues.

"Le voir sortir debout, vivant de cet enfer..."

Depuis quelques jours, Béatrice Jaoui Dahan, "était en alerte" et suivait heure par heure les informations. Le nom d'Ofer Kalderon, son cousin, était apparu sur la liste des 33 otages devant être libérés par le Hamas au cours des six semaines suivant l'accord de trêve signé avec Israël. Et ce samedi 1ᵉʳ février 2025, le père de famille franco-israélien a été libéré. "Le voir sortir debout, vivant, de cet enfer, ça a été quelque chose d'assez extraordinaire dans le sens littéral, dit Béatrice Jaoui Dahan. Ce n'est vraiment pas une situation ordinaire d'avoir un cousin libéré par un mouvement islamiste et terroriste."

"Il était debout, je l'ai trouvé amaigri, mais ça, ce n'est pas très grave. Je l'ai trouvé très atone, très droit. Un peu en méfiance, en défiance, poursuit la cousine d'Ofer Kalderon. Et je me suis demandé ce qu'il était en train de vivre, à regarder tous ces hommes hypermilitarisés, masqués, dans cette mise en scène."

Ofer Kalderon est apparu à Khan Younès, peu avant Yarden Bibas, un autre otage. Les deux hommes, encadrés par des combattants en armes et cagoulés, sont successivement montés sur une estrade installée au milieu des ruines. Même mise en scène à Gaza-ville pour la libération de Keith Siegel. Le Hamas leur a remis leur "certificat de libération", leur a demandé de saluer les caméras, avant de les remettre aux équipes de la Croix-Rouge.

"Ils vont encore avoir à traverser des choses compliquées"

Les ex-otages ont ensuite été remis à l'armée israélienne, avant d'être transportés par hélicoptère vers des hôpitaux en Israël pour des examens médicaux. À son arrivée à l'hôpital Sheba de Tel-Aviv, Ofer Kalderon a été accueilli par ses quatre enfants. Deux d'entre eux, Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, avaient été enlevés avec leur père le 7 octobre 2023 avant d'être libérés lors d'une première trêve.

"On le voit sourire quand il arrive dans les mains de Tsahal. Et on voit ce salut qu'il fait à ses copains en arrivant en Israël. C'est beaucoup, beaucoup d'émotions", relate Béatrice Jaoui Dahan. Des émotions partagées aussi. "Avec lui, il y avait Yarden Bibas dont on sait que les enfants, la femme, ne sont peut-être plus de ce monde. Ça va être des retours extrêmement compliqués."

"Ce sont des rescapés. Ils vont avoir à traverser un tas de choses compliquées, poursuit Béatrice Jaoui Dahan. Ofer est resté quasiment au 7 octobre 2023. Il ne savait pas qui était encore vivant de sa famille. Carmela, ma cousine, 80 ans, a été assassinée dans les bras de sa petite-fille de 12 ans. Le kibboutz, je crois qu'il y a un quart des personnes qui ont été décimées. Sa maison n'existe plus. Il va falloir se reconstruire avec tout ça."

La cousine d'Ofer Kalderon confie avoir pleuré. De joie, mais aussi avec une certaine amertume et beaucoup d'espoir. "L'espoir qu'ils puissent tous se reconstruire et que tous les autres otages puissent sortir."

En contrepartie, Israël devait procéder ce samedi à la relâche de 183 détenus palestiniens. Selon les termes de l'accord entériné avec le Hamas, les négociations doivent reprendre lundi pour discuter des modalités de la deuxième phase qui vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre. Sur 251 personnes enlevées, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée israélienne.

(Propos recueillis par Régis Guillon et Frédéric Desse)

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