Une start-up toulousaine est à l’origine d’un tout nouveau type de fusée pour envoyer des satellites dans l’espace. Une fusée autophage dont la structure assure une fonction de combustible jusqu'à son arrivée en orbite.
Faire aboutir une technologie imaginée dans les années 1930. Voilà l’objectif de la start-up toulousaine Alpha Impulsion, créée en 2022. Elle souhaite faire décoller pour la première fois dans le monde une fusée autophage.
Avec cette technologie, la structure du lanceur de la fusée assure une fonction de combustible, à l’image d’une bougie. "Le moteur vient en fait manger progressivement la structure de la fusée. Cette dernière rétrécit donc au cours du vol jusqu’à arriver en orbite seulement avec le moteur et la partie haute", détaille Lisa Buxton, cofondatrice d’Alpha Impulsion.
Ce sont des plastiques d’ingénierie qui sont brûlés dans l’espace. Selon l’entreprise, cette technologie brevetée permettra de réduire le coût de la mise en orbite des satellites, tout en divisant par deux l'impact sur l'environnement.
Un poids largement réduit
Les premiers essais au sol de la technologie seront effectués dans les prochaines semaines. La fusée prototype mesurera 3 mètres de haut. La start-up a réussi à simplifier le lanceur de cette fusée en supprimant des composants et des étages, permettant de réduire de 40% le poids total.
"Nous avons créé Alpha Impulsion avec une philosophie selon laquelle on est capable de faire plus avec moins. Aujourd'hui, nous avons un lanceur qui est plus performant avec moins de pièces", assure Marius Celette, président de la start-up.
Ce type de véhicule de lancement permet également de minimiser le risque de création de débris spatiaux au cours du vol.
50 satellites par an
Le premier vol d’essai est prévu au début de l’année prochaine et vise un marché bien précis du domaine spatial. "Nous voulons lancer les petits satellites, et notamment pour les constellations. Ces derniers ont besoin de petits lanceurs comme le nôtre", explique Lisa Buxton.
Le satellite est aujourd’hui dimensionné pour amener dans l'espace des satellites d’une tonne. L’objectif est de tirer la première fusée autophage courant 2025 sur une base de lancement européenne. La start-up toulousaine voit grand. Elle prévoit à terme le lancement de 50 satellites par an.