Indispensable à la propagation du Covid-19, le confinement a constitué un terrain favorable aux violences conjugales. Le Comité local d’aide aux victimes (CLAV) a dressé un bilan sur cette période très particulière.
Le Comité local d’aide aux victimes (CLAV) a permis de dresser un premier bilan de la période de confinement, contexte particulier et porteur de risques d'augmentation des violences intrafamiliales et conjugales.
En France, au cours des huit semaines de confinement, le nombre d’interventions à domicile relatives aux violences intrafamiliales a augmenté de 42 %.
Le nombre d'appel au 3919 multiplié par 3
"Le confinement a contribué a cette augmentation", confirme Elodie Heuze du centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
Nous avons eu 104 nouvelles victimes concernant des violences conjugales au CIDFF.
"Le 3919 a été extrèmement sollicité, le nombre d'appel a été multiplié par 3 durant le confinement", soulignent Aurélie Nat et Virginie Baron, responsables de l'Associaton pour l’initiative autonome des femmes (APIAF).
Mais les sollicitations continuent, l'après confinement est une période difficile aussi. De nombreuses victimes nous appellent pour nous racontez ce qu'elles ont vécu durant ces 8 semaines et c'est terrible.
Le confinement a accentué mais aussi révélé des traumatismes des violences faites aux femmes.
"Certaines femmes ont subi des violences antérieures et avec le confinement, le traumatisme est revenu. Elles avaient réussit à le mettre de côté mais cela a ressurgit pendant le confinement", raconte Elodie Heuze.
Pour d'autres, le confinement a été un révelateur :
Malgré les agressions qu'elle subissait, une femme arrivait a vivre avec son mari violent avant le confinement. Bloquée, confinée 24h/24 avec son mari, cela a été un révélateur pour elle et a décidé de nous appeller pour témoigner. Elle a compris que ce n'était plus possible de vivre dans cette situation, explique l'association APIAF.
Plus de 1 000 interventions
Au niveau départementales, la police a effectué 183 interventions (contre 106 en 2019), soit une augmentation de 72,64 %. Les gendarmes sont intervenus 946 fois (contre 492 en 2019), soit une augmentation de 92,89 %.
155 gardes à vue ont été prononcées, dont plus de 80 déferrements de mis en cause devant le parquet.
Aurélie Nat et Virginie Baron, responsable de l'Associaton pour l’initiative autonome des femmes (APIAF) sont très inquiètent, pour elles, "il est très important de prendre en compte les premières alertes de ces femmes violentés".
Les délais de procédure de justice ne sont pas du tout à la hauteur de la détresse de ces femmes, insistent les deux responsables.
Plus de 500 nouvelles femmes victimes de violences conjugales ont été prises en charge par les associations spécialisées et d’aide aux victimes.
Par ailleurs, les appels vers le dispositif d’accueil de l’enfance en danger (119) ont augmenté de 90 % sur les trois premières semaines du mois d’avril.