La présidence de l'université a décidé de maintenir sa journée portes ouvertes prévue samedi 10 février. Des rumeurs faisaient état d'annulation.
Le président de l'université Jean-Jaurès de Toulouse a décidé ce mardi de maintenir la journée portes ouvertes prévue samedi malgré le risque de manifestation sociale pendant cet événement en raison des tensions qui existent depuis quelques semaines sur le campus.
La journée portes ouvertes (samedi de 10 h à 16h30) du site du Mirail est un rendez-vous traditionnel de l'université qui permet notamment aux lycéens et à leurs familles de découvrir les différentes filières qu'offre Toulouse 3 Jean-Jaurès. Sur son site internet, l'université indique que l'objectif de cette journée est de "présenter le campus Mirail, le panel des formations - en arts, lettres et langues et en sciences humaines et sociales - et informer les futurs étudiants sur leur future vie culturelle, associative et sportive". En précisant que "pour accompagner les visiteurs et leur proposer des visites du campus, des étudiants seront là".
L'annonce de ce maintien est un peu... une surprise. Car, avant même la décision du président de l'université, des étudiants et enseignants en lutte avait crié au scandale, annonçant que l'université était sur le point... d'annuler la journée portes ouvertes !
Ce mardi, l'université est à nouveau touché par un mouvement social avec de nouvelles actions, contre des projets nationaux comme la sélection à l'entrée à l'université ou locaux avec le projet d'intégration de l'université dans le pôle fédéral des universités de Toulouse avec pour objectif de récupérer le label Idex.
Fusion, sélection : 2nde sommation du Mirail ! pic.twitter.com/sr4dLONqzV
— U.E.T (@UEToulouse) February 6, 2018
Dans un communiqué, paru avant l'annonce de l'université, les enseignants et étudiants en grève, fustigeaient la décision du président de Jean-Jaurès... alors qu'elle n'était pas encore connue et expliquaient ne pas avoir eu l'intention de perturber la journée portes ouvertes.
"Le lundi 5 février, les organisations syndicales des personnels et étudiants ont tenu à rencontrer le Président de l’UT2J Daniel Lacroix pour lui confirmer qu’il n’y aurait, de notre fait, aucun blocage ou perturbations lors de la « Journée Portes Ouvertes » de l’établissement prévue le 10 février 2018, écrivaient-ils dans un communiqué mardi matin. Cette décision a été votée en Assemblée générale par deux fois. C’est dans le même esprit que l’assemblée générale des personnels et étudiants avait voté de ne pas perturber les examens de janvier qui ont pu se dérouler sans encombre. Malgré cela, le Président aurait pris la décision d’annuler purement et simplement les « Journées Portes Ouvertes ». Cette journée est très importante pour les lycéens qui seront demain nos futurs étudiants. Cette décision, si elle se confirme, est inadmissible ! Jamais un Président n’avait annulé les JPO dans notre Université".
Les personnels et étudiants réclamaient donc à nouveau la démission du président Daniel Lacroix dont ils fustigaient "l'irresponsabilité" et qui selon eux est "prêt à tout sacrifier pour rester à son poste dont la seule mission semble être la Fusion de notre Université avec l’Université Paul Sabatier, fusion rejetée par la majorités des personnels et étudiants lors d’une consultation qui a eu lieu le 6 et 7 décembre 2017. Le président s’était engagé à respecter le résultat de cette consultation mais n’a pas tenu sa promesse en votant pour la fusion lors d’un Conseil d’Administration décisif le 12 décembre 2017. Son vote a fait basculé le « oui » en faveur de ce projet, trahissant ainsi la majorité de la communauté universitaire qui s‘est clairement prononcée contre".
"Aujourd’hui, ce sont les lycéens et leurs parents qu’il trahit en les empêchant de venir aux JPO de notre université", concluait le communiqué.
Sauf qu'au final, Daniel Lacroix a décidé de maintenir cette journée portes ouvertes. De quoi contenter tout le monde ?
L'université bloquée ce mardi
Les accès à l'université Jean-Jaurès du Mirail à Toulouse étaient bloqués mardi depuis 06H00 du matin par des étudiants en grève contre le projet Parcoursup et la fusion d'universités toulousaines.Poubelles, tables et chaises servaient de barricade pour empêcher l'entrée des amphithéâtres et des salles de cours. "Le Mirail se dresse contre la fusion", pouvait-on lire sur une banderole à l'entrée du campus.
Les étudiants protestent contre le nouveau projet d'admission aux études supérieures du gouvernement "qui prévoit une sélection des étudiants en sortie du bac, leur mise en concurrence, mais aussi contre le projet de fusion des universités", a dénoncé Mélanie Luce du bureau national de l'Union nationale des étudiants de France (Unef).
Ce projet a pour objectif la fusion de la faculté de sciences humaines du Mirail avec celle de sciences et médecine de Paul-Sabatier ainsi que deux écoles d'ingénieurs de la ville.
(avec AFP)