Mercredi 8 octobre prochain, l'ancien Président de la République tiendra meeting à Toulouse pour sa campagne pour la présidence de l'UMP. Si la secrétaire départementale du parti, Laurence Arribagé, s'est déjà engagée à ses côtés, la situation est plus compliquée pour Jean-Luc Moudenc notamment.
La venue de Nicolas Sarkozy à Toulouse mercredi 8 octobre à Toulouse (18h30, salle Jean Mermoz) est une bonne nouvelle pour une partie des militants et des cadres UMP de Haute-Garonne qui attendaient son retour en politique avec impatience.
Mais ce meeting de campagne pour la présidence de l'UMP arrive aussi un peu tôt pour certains responsables, dont Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et toujours président de l'UMP 31, qui va devoir s'afficher à ses côtés alors qu'il est proche de son "ami" Alain Juppé, candidat aux primaires de l'UMP pour la présidentielle de 2017 et adversaire potentiel de Nicolas Sarkozy
Le 12 septembre dernier, dans une interview accordée au site internet de France 3 Midi-Pyrénées, le maire de Toulouse, qui confirmait à cette occasion qu'il abandonnerait début 2015 la présidence de l'UMP de Haute-Garonne, avait trouvé les mots pour parler de la candidature (encore non-officialisée) de Nicolas Sarkozy à la présidence nationale de l'UMP, sans prendre position. Petit extrait :
- Vous êtes favorable au retour de Nicolas Sarkozy ?
- Je suis favorable au retour de l'unité.
- Mais le cas Sarkozy focalise tous les regards. Alors je vous repose la question : êtes vous favorable à son retour ?
- Tout dépend du sens qu'il veut donner à sa candidature. C'est uniquement sur le fond que je me prononcerai. Je verrai si l'impératif d'unité dont je vous parle a plus de chances d'aboutir avec lui ou avec un autre."
(interview de Jean-Luc Moudenc, le 12 septembre dernier)
Depuis, Nicolas Sarkozy a fait son retour dans l'arène politique et dévoilé son "programme" à plusieurs reprises à la télévision, dans les journaux ou encore lors de son premier meeting à Lambersart, près de Lille. Jean-Luc Moudenc, lui, n'a pas encore choisi entre les trois candidats (Sarkozy, Lemaire et Mariton) ou, pour le moins, n'a pas rendu son choix public.
Très probablement, le maire de Toulouse sera tenté pour cette campagne interne d'adopter la même stratégie qu'en 2012, durant la "guerre" entre Jean-François Copé et François Fillon. Alors que la majorité de la fédération de Haute-Garonne soutenait Copé, il avait fait le choix de "ne pas choisir" entre les deux hommes, et vu le déchirement au sein de l'UMP qui a suivi, continue de se féliciter quatre ans plus tard de ce "non-choix".
Cette fois, son bras droit, Laurence Arribagé, s'est engagée très vite auprès de Nicolas Sarkozy. Devenue deuxième adjointe au maire, puis députée après que Jean-Luc Moudenc ait abandonné son mandat de parlementaire, elle a pris du galon et devrait logiquement lui succéder à la tête de l'UMP de Haute-Garonne début 2015. La semaine dernière, elle a intégré le staff de campagne de Nicolas Sarkozy, en devenant celle qui doit "porter la dynamique de campagne sur le territoire du Sud-Ouest et mobiliser les adhérents autour de la candidature de Nicolas Sarkozy". Jean-Luc Moudenc affirme qu'elle a pris cette décision après lui en avoir parlé et avoir recueilli son accord.
Cet engagement franc et massif de sa plus fidèle et proche risque cependant de gêner Jean-Luc Moudenc aux entournures. On connaît la proximité du maire de Toulouse avec Alain Juppé même s'il ne s'est certes pas prononcé en faveur du maire de Bordeaux pour 2017. Trop tôt !
Surtout, comme l'analyse un observateur de la vie politique locale, "on est avec Sarkozy, ou bien on est contre lui. Et il ne colle pas à l'image plus centriste, baudisienne, de la ville et de son nouveau maire".
Mercredi 8 octobre, le maire de Toulouse sera de toute façon aux côtés de Nicolas Sarkozy pour son meeting toulousain. Avec sans doute comme objectif de se montrer proche mais pas trop du favori des militants. Un grand numéro d'équilibriste en perspective.