Meurtre de Jérémy Roze : les deux accusés se renvoient la balle devant les assises

Deux hommes accusés d'avoir mortellement poignardé Jérémy Roze, un étudiant en pharmacie à Toulouse en 2011 comparaissent depuis ce mardi devant la cour d'assises de la Haute-Garonne. Ils se sont rejetés la responsabilité du meurtre à l'ouverture de leur procès

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un téléphone portable, une carte bleue, peut-être quelques euros : c'est pour un maigre butin qu'il refusait de céder que Jérémy Roze, 27 ans, a été tué en 2011 à Toulouse par l'un des deux hommes qui, ce mardi, se rejetaient la faute devant la cour d'Assises de la Haute-Garonne.

La même version que pendant l'enquête

Brièvement interrogés à l'ouverture des débats par le président, Hicham Ouakki, 22 ans, et Driss Arab, 24 ans, ont répondu, lapidaires, qu'ils maintenaient leur version des faits donnée pendant l'enquête.
Dans la nuit du 26 au 27 février 2011, Jérémy Roze, étudiant de 27 ans en dernière année de pharmacie avait été mortellement atteint par un coup de couteau porté au coeur, alors qu'il rentrait chez lui après une soirée festive chez des amis.
Pendant l'instruction, Hicham Ouakki a admis avoir participé à l'agression du jeune homme pour lui voler son portable et son porte-feuille mais il a accusé Driss Arab d'avoir "piqué" la victime avec un couteau, expliquant que lui-même tenait alors  par les épaules l'étudiant qui tentait de résister au vol.
Driss Arab n'a eu de cesse lors de ses auditions de contester cette version des faits, assurant qu'il "fumait un joint" dans le quartier pendant que son ami était parti "gratter" une cigarette à un passant. Il assure avoir entendu le cri d'un homme puis avoir vu Hicham Ouakki revenir "choqué". Ce dernier lui aurait alors dit: "j'ai fait une connerie".

Deux jeunes gens qui ont multiplié les agressions​

Driss Arab et Hicham Ouakki Driss et Hicham étaient arrivés à Toulouse peu de temps avant les faits, venus de Limoges où ils résidaient. Rapidement, ils avaient multiplié les agressions de passants, la plupart étudiants, avant et même après l'agression mortelle de Jérémy.
Le soir des faits, il avaient agressé une première victime, puis s'étaient fait refouler d'une boîte de nuit du centre-ville et étaient revenus dans le quartier
Saint-Michel, où Jérémy Roze allait faire la rencontre d'au moins l'un des deux, vers 02H30 du matin.
Les premières heures du procès ont été consacrées à l'examen de personnalité des deux hommes. Notamment Hicham Ouakki et ses onze condamnations au casier judiciaire, en grande majorité des vols avec agression, qui ont commencé alors qu'il était adolescent.
"Immature", "en quête d'un référent adulte" depuis la mort de son père en 2007,selon l'enquêtrice de personnalité, Hicham Ouakki a côtoyé tous les systèmes de prévention et de sanction de la délinquance des mineurs : centre éducatif fermé, centre de détention pour mineurs, foyers, familles d'accueil, accompagnement psychologique... "Je voulais pas être un fardeau pour ma mère. Je faisais des conneries. J'étais lâche... Maintenant j'en ai conscience", glisse-t-il dans un filet de voix.

Le reportage de Michel Pech et Jean-Pierre Jauze :

Un troisième accusé absent

Un troisième accusé, Magdoub Ferouh, 23 ans, en liberté, ne s'est pas présenté à l'audience mardi. Il avait hébergé Driss et Hicham au moment des faits. Il est poursuivi pour recel de l'arme du crime et pour avoir conduit les deux accusés à la gare.

Un procès à la résonance particulière

Près de quatre ans après la mort de Jérémy Roze, ce procès a une résonance toute particulière à Toulouse où plusieurs jeunes hommes sont morts ou ont été grièvement blessés dans des circonstances analogues cette année, frappés à l'arme blanche à l'issue de soirées souvent arrosées et pour des motifs le plus souvent futiles: un scooter malencontreusement renversé, une bouteille d'alcool refusée dans un bar ou une brouille qui dégénère.
Le verdict est attendu vendredi.


Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information