À quasiment un an des municipales 2026, l'affiche se dessine à Toulouse (Haute-Garonne). Le jeu est ouvert à gauche où plusieurs candidatures sont déjà officielles. Dans quelques jours, le suspens sera levé s'agissant d'une candidature de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.
À Toulouse, comme dans le reste de la France, le compte à rebours est vraiment lancé. Le scrutin des municipales est prévu dans un peu plus d'un an. Mais la pré-campagne est ouverte et les premières candidatures se dévoilent.
Aucun suspens du côté du "sortant". À peine réélu, en 2020, Jean-Luc Moudenc a annoncé qu'il briguera un nouveau mandat. À gauche, le casting se dessine avec l'entrée en piste officielle, dès novembre 2024, de l'écologiste Régis Godec suivie, le 16 janvier dernier, de celle du député La France Insoumise, François Piquemal.
La gauche en désordre de bataille ?
Les écologistes ont été les premiers à se positionner. En novembre 2024, ils ont désigné leur chef de file : Régis Godec. À 51 ans, c'est un come-back pour l'ancien adjoint au maire du socialiste Pierre Cohen (2008-2014) et ex-élu d'opposition au Capitole.
Le 16 janvier dernier, une autre candidature, qui planait depuis plusieurs semaines, a été officialisée. Le député LFI François Piquemal veut "une union la plus large possible à gauche" et "tend la main aux socialistes sincères".
Traduction : une union est possible mais uniquement avec certains socialistes. Depuis la nomination de François Bayrou, les relations entre le PS et la France Insoumise sont particulièrement tendues. Les Insoumis reprochent durement aux socialistes d'avoir accepté une discussion autour d'un pacte de "non-censure". Le mot "trahison" a été lâché.
Le PS choisit donc de sauver Bayrou et Macron.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) January 16, 2025
Il renoue avec la politique Hollande et le reniement de la parole donnée aux gens.
Aujourd’hui les insoumis, écologistes et communistes votent ensemble la censure et sauvent ainsi le Nouveau Front Populaire.
Au-delà du contexte politique du moment, la "main tendue" de François Piquemal risque d'être également à géométrie variable en fonction du chef de file choisi par les socialistes.
Le candidat LFI est clair. Une candidature de Carole Delga n'est "pas quelque chose qui intéresse" François Piquemal.
Pourtant ce scénario rendrait toute union quasiment impossible. Au sein du PS, la présidente la région Occitanie s'est toujours opposée frontalement à tout rapprochement avec les "mélenchonistes". Lors des législatives de 2022, Carole Delga a rejeté l'accord NFP avec LFI. Elle a même soutenu des "dissidents" qui ont parfois battu des candidats Insoumis.
On voit mal comment François Piquemal pourrait intégrer Carole Delga dans sa liste des "socialistes sincères". La question va trouver une réponse dans quelques jours. La socialiste doit annoncer son intention ou non de se lancer dans la course des municipales à Toulouse. Et il est très possible et même probable que Carole Delga ne soit pas candidate.
Candidature Delga, la fin prochaine du suspens
Le 23 janvier prochain, la présidente de la Région Occitanie va présenter ses vœux à la presse. L'exercice risque de prendre une tournure très politique. La cérémonie est, en effet, une tribune parfaite pour mettre fin au suspens.
Carole Delga a annoncé qu'elle s'exprimait "courant janvier" sur une éventuelle candidature aux municipales à Toulouse. Contactée avant le week-end, ce 17 janvier, la présidente du conseil régional conserve encore le silence et réserve sa réponse.
Mais, selon plusieurs sources internes au PS, Carole Delga devrait annoncer qu'elle se consacre à la présidence du conseil régional et a son combat face au Rassemblement National.
Un membre de son entourage explique, en effet, que " Carole Delga est la seule à pouvoir empêcher que la région Occitanie tombe entre les mains du RN".
Si l'hypothèse d'une " non-candidature" se confirme. Le PS a une autre option facilement disponible, en l'occurrence François Briançon. Le premier fédéral de la Haute-Garonne déclare qu'il est "prêt à y aller". François Briançon est, d'ailleurs, déjà en campagne. Il vient de lancer un "livre noir" sur la gestion du maire sortant, Jean-Luc Moudenc. François Briançon est un candidat socialiste naturel qui bénéficie du soutien du président du conseil départemental, Sébastien Vincini.
Mais il existerait toutefois une autre candidature à gauche. Suspendu du PS lors des municipales de 2020, le nom de Romain Cujives revient dans les conversations. Joint par SMS, le principal intéressé se dit "occupé et mobilisé pour préparer une alternative crédible et ambitieuse pour Toulouse et les Toulousains". Une déclaration de candidature ?