Palmarès des hôpitaux en 2024 : pourquoi le CHU de Toulouse est (encore) classé premier

Il n'était plus paru depuis 2021 : le palmarès des hôpitaux publics et des cliniques privées de l'hebdomadaire Le Point revient. 1 400 établissement sont ainsi passés au crible sur 85 spécialités médicales. Le journaliste qui a créé ce classement nous explique pourquoi le CHU de Toulouse est une fois encore N°1.

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C'est la meilleure vente du journal, un dossier complet très attendu par les hôpitaux et les patients. L'hebdomadaire Le Point vient de publier son palmarès 2024 des hôpitaux après 3 ans d'absence. Depuis sa première publication en 1998, le CHU de Toulouse n’a jamais quitté le trio de tête.

Un retour après deux ans de batailles

"L'information, c'est la première condition de l'égalité des soins". François Malye est le créateur de cette enquêté née il y a 25 ans dans les colonnes du journal Science et Avenir, puis Le Figaro et enfin Le Point en 2001. "On a commencé par une liste noire des hôpitaux pour les victimes. Fin des années 90, on ne  savait rien des hôpitaux. On a commencé notre enquête avec 8 pathologies; désormais nous en avons 85. On entend beaucoup de choses sur les hôpitaux, beaucoup de discours misérabilistes qui  m’exaspèrent par rapport à ce qui s’y passe. Ils sont extraordinaires."

Si le palmarès revient seulement cette année, c'est à cause du Covid, mais aussi par ce que la CNIL avait interdit au journal en 2022 d'accéder aux données du PMSI (Programme médicalisé des systèmes d'information). Un fonds énorme de 28,5 millions de dossiers anonymisés des patients hospitalisés. Cette gigantesque base de données qui permet de voir pathologie par pathologie, les actes prodigués, la gravité de leur cas, la durée de leur hospitalisation ou si c'est en ambulatoire. Elle permet aussi l'évaluation malheureusement de la morbi-mortalité quand le séjour ne s'est pas passé comme prévu.

Il a fallu plus de deux ans de bataille juridique pour que la CNIL autorise à nouveau l'accès à ces données indispensables au palmarès. "On tient à rester indépendant de toute institution. Il faut une autorisation de la CNIL et c'est normal. Elle a décidé en 2022 de réserver ces données aux scientifiques et pas aux journalistes. Après plusieurs interventions et un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, nous avons obtenu gain de cause. Nous gênions car en pointant les meilleurs, on contribuait à vider les petits hôpitaux. Mais la carte des établissements de soin n'est pas logique. On maintient des maternités là où il n’y a plus assez d’accouchements. Les conséquences sont tragiques."

Les données prises en compte

En plus des données du PMSI, les enquêteurs envoient un questionnaire de 348 questions aux CHU et cliniques. Au final, 231 hôpitaux, 321 cliniques, 19 CLCC (centres de lutte contre le cancer), 56 centres spécialisés en psychiatrie ont répondu. Des critères humains et techniques sont analysés, croisés, comparés pour toute une équipe. "Certains choisissent de ne pas répondre. Au contraire, le CHU de Toulouse depuis le départ collabore et répond parfaitement avec beaucoup de transparence. Ce qui est également le cas pour la clinique Pasteur."

Ce n'est pas un travail scientifique mais du journalisme assez poussé. Cette année, un comité scientifique a été mis en place afin d'assister et de conseiller sur ce travail. 85 pathologies sont analysées et cette année marque aussi le retour des maternités dont l'étude est publiée tous les deux ans. Autres nouveautés : l'insuffisance cardiaque où le CHU de Toulouse Rangueil pointe à la première place mais aussi la prise en charge des maladies inflammatoires de l’intestin ou tout ce qui concerne les troubles du stress post-traumatique.

Les établissements sont classés par ordre décroissant ou croissant, en fonction des critères. Dans un premier temps, un rang est attribué à chaque établissement pour un indicateur donné. Le premier établissement a un point, le second deux points, le troisième trois, etc. Les points obtenus sont additionnés au titre des différents indicateurs pour parvenir à un classement global. "Nous savons que les patients consultent beaucoup notre enquête avant une opération. Mais c'est également le cas aussi au sein des CHU . Le personnel médical veut savoir où se situe leur CHU et comprendre pourquoi ils ne sont pas classés", poursuit François Malye qui réalise cette enquête depuis 25 ans.

Le CHU de Toulouse au crible

L'établissement toulousain retrouve sa première place pour la 13e fois depuis l'existence de ce classement. Il devance les CHU de Bordeaux et Lille également habitués aux distinctions. On retrouve également Montpellier au pied du podium.

Ce matin au CHU de Toulouse, la vice-présidente de la Commission médicale d’établissement, Béatrice Riu, n'est pas blasée par ces honneurs répétés. "C'est une grande fierté pour notre grande maison, pour nos soignants, les médecins, les paramédicaux, toutes les équipes du CHU. Ça fait du bien d’avoir cet affichage. Ça n'arrive pas par hasard. C'est le reflet d’une continuité basée sur le soin mais pas que : la formation, la recherche, l'innovation. On est performants aussi sur l'offre de soins interventionnels : cardiologie, AVC, ligaments du genou."

Sur les 85 disciplines médicales, le CHU est présent partout. Pour les maternités par exemple où la mortalité infantile a augmenté de 7% entre 2012 et 2019 en France, Paule-de-Viguier se classe 2e derrière Lille pour les accouchements à risque. "C'est à Toulouse que l'on prend le plus de grossesses difficiles, de situations complexes, précise François Malye du journal le Point. Mais le CHU performe dans tous les domaines. La cardiologie, les accidents vasculaires cérébraux, la neurologie , la cancérologie, les pathologies ORL, la psychiatrie..." 

Un carton plein partagé avec l'autre ville de la Garonne (Bordeaux) et Lille. "Il y a de très gros établissements, des activités très fortes, des bassins de population énormes. Contrairement à Lyon, Marseille ou Paris, ce sont des entités uniques. Ça joue en faveur des gros établissements provinciaux. De toute façon, Toulouse est une grande ville de la médecine où l'hôpital s’est toujours remis en question. Ils sont bons et restent bons, très dynamiques, avec beaucoup d’innovation."

À tel point que le CHU de la Ville rose aspire tout et laisse peu de places à ses homologues. Malgré un bon service d'orthopédie, Albi n'est pas souvent classé, tout comme Montauban où la concurrence s'exerce avec 3 cliniques privées. Sur la région Occitanie, Montpellier se glisse à la 4e place du classement national et pâtit de locaux vieillissants. Le CHU de Nîmes est en forte progression et se hisse à la 18e place. 

Le CHU de Toulouse en chiffres

  • 16 460 professionnels au service de la santé des personnes
  • capacité : 3 000 lits
  • nombre de patients à l’année : 307 000 séjours, plus de 1 M de consultations
  • 48,7% sont des hommes 51,3% sont des femmes
  • 220 000 passages aux urgences (600 par jour)
  • 5 047 naissances
  • 50 000 interventions chirurgicales
  • 22 000 téléconsultations
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