INFO FRANCE 3 - France 3 Occitanie s'est procuré un document retraçant l'activité de Bygmalion auprès de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme. Les factures avoisinent les 60 000 euros. C'est cher payé pour des prestations très limitées.
Bygmalion est, de nouveau sous le feu des projecteurs. Des soupçons de "fausses factures", émises par l'agence de communication parisienne, valent une mise en examen à Nicolas Sarkozy. L'ancien président conteste son renvoi en correctionnelle. La justice va trancher dans les prochaines semaines. Mais il existe également une autre actualité judiciaire autour de Bygmalion. Fin 2018 un procès va se tenir à Toulouse. La cour d'appel va se prononcer sur le sort de l'ancien directeur d'un organisme ayant fait travailler Bygmalion : la Confédération Pyrénéenne du Tourisme.
Une drôle de "sous traitance"
Entre février et décembre 2009, le directeur de la "Confédé", Pierre Establet, a signé deux factures pour un montant total de 59 800 euros. Le fait que l'organisme parapublic travaille avec une agence de communication et de relation presse est, en soi, étonnant. En effet, la vocation (inscrite dans ses statuts) de la Confédération Pyrénéenne est de valoriser l'image des Pyrénées. Elle soustraite un travail qu'elle est censée accomplir elle-même. Mais le plus surprenant est la nature du travail accompli. Bygmalion va percevoir quasiment 60 000 euros pour des coups de téléphones ou des prises de contact.Des échanges téléphoniques et des visites de salon
Entre février et décembre 2009, l'agence de communication mentionne 7 actions et elles se limitent principalement à l'envoi de dossiers de presse et de plans d'action. En avril 2009, Bygmalion facture une "relance pour obtenir le fichier "presse tourisme". Pendant les 5 mois d'activité, Bygmalion mentionne "des échanges pour idées reportage et tournages" avec des rédactions parisiennes. Le mot échange est, évidemment, abusif ou du moins excessif. Il s'agit tout simplement d'appels téléphoniques.En mai 2009, Bygmalion facture "une réception de communiqué (de presse) pour la nomination de Pierre Estabet". L'agence de communication parisienne est donc payée pour... la communication interne de la Confédération Pyrénéenne.
L'actuel responsable d'En Marche ! à l'origine de la collaboration avec Bygmalion
Les factures sont signées par le directeur de la Confédération Pyrénéenne, Pierre Estabet. Mais c'est Pierre Castéras qui est au coeur de la collaboration entre la Confédération et Bygmalion. Une source affirme que l'ancien président (actuel référent départemental d'En Marche !) entretenait des relations privilégiées avec le patron de Bygmalion, Guy Alves. Mais c'est surtout le compte-rendu d'activité, rédigé par Bygmalion, qui met en exergue le rôle central de Pierre Castéras.Plusieurs déjeuners ou rencontres sont mentionnés (9 février 2009, 18 mars 2009). Une mention est particulièrement édifiante. S'agissant du 26 mars 2009, Bygmalion précise :
A noter : présence de Bygmalion non souhaitée à l'événement en raison de l'absence de Pierre Castéras et du fait que les partenaires de la Confédération ne connaissent pas notre existence. De ce fait, le contact Bygmalion n'était pas présent.
Ce compte-rendu démontre le rôle clé de l'ancien président de la Confédération. Un président qui sera d'ailleurs évincé suite à de sérieux problèmes de gestion. Mais un autre point est révélateur : Bygmalion intervient en "sous-main" sans apparaître.
Contacté par France 3 Occitanie, Pierre Castéras n'a pas souhaité s'exprimer.