En Haute-Garonne, l'HAD (hospitalisation à domicile) existe depuis 20 ans. Cette possibilité, encore trop méconnue, peut être proposée aux malades par l'hôpital ou la clinique dans lequel il est suivi.
L'hospitalisation à domicile représente pour le patient, la possibilité d'avoir des soins techniques même lourds en restant dans son quotidien et avec ses proches, cela peut être bénéfique aussi pour le moral. Les équipes soignantes savent définir dans quelles conditions l'HAD est possible, en fonction de l'état de santé du patient et de la réglementation de la Sécurité sociale.
Les hôpitaux et cliniques sont assez saturés, donc l'intérêt c'est de limiter au maximum les passages en établissement conventionnel, de façon à ce qu'il y ait toujours une offre de soin disponible pour tous les patients. Si en plus les patients y trouvent leur compte parce que c'est plus agréable d'être soigné chez soi, le moral est meilleur et il s'en trouve mieux soigné.
Christian Pons - médecin coordinateur HAD clinique PasteurItw Ftv
L'équipe au grand complet se réunit chaque jour, à L'Union (Haute-Garonne) pour faire le point sur la situation et les traitements de chaque patient suivi. Ils sont médecins ou infirmiers, leur mission est de soigner et d'assurer le bien-être de leurs patients à domicile. Leur local contient le stock de matériel nécessaire, les infirmières, qui vont ensuite vers les malades suivis, remplissent leur sacoche de seringues, compresses… La logistique est impressionnante mais nécessaire.
Le traitement habituel du malade y arrive dans un colis fermé et sécurisé, si la chimiothérapie est nécessaire (par comprimé, voie veineuse ou sous cutanée) elle arrive à part, également dans une boîte scellée. "Ça nous permet de faire les soins comme à l'hôpital, mais au domicile du patient, avec tout ce dont on a besoin et en toute sécurité pour le malade" explique Samira Saïd, infirmière HAD clinique Pasteur.
En prévision de chaque HAD, avant l'admission, une visite à domicile a lieu pour vérifier que le logement permette les soins à la maison.
Léna Rouquet, infirmière coordinatrice à l'HAD clinique Pasteur, arrive chez Jesus Gracia-Hernando, il bénéficie de l'HAD depuis 3 mois. Aujourd'hui c'est une belle journée, la pompe à morphine va lui être retirée et sera remplacée par la prise de comprimés. Pour Léa, il y a une différence avec les soins en clinique, "on s'adapte, il y a un regard particulier, le patient est à son rythme, c'est quelque chose d'important."
La relation entre infirmière et patient est tout à fait différente, le patient a le temps de parler. C'est une très bonne alternative, je ne regrette pas du tout. A la maison, j'ai récupéré les kilos que j'avais perdu pendant les 40 jours d'hospitalisation. L'HAD, c'est sécurisant.
Jesus Gracia-Hernando - patient bénéficiant de l'HADItw Ftv
Il regrette cependant que "beaucoup de gens ne connaissent pas ça, il faut le faire connaître". En Haute-Garonne, seulement 250 patients sont pris en charge en HAD.