Santé : les chiffres officiels du nombre de lits dans les hôpitaux cacheraient une réalité plus compliquée

Le nombre de lits disponibles dans les établissements de santé français a légèrement reculé en 2021 selon une étude nationale, mais la capacité d'accueil en réanimation est supérieure à l'avant Covid-19. Au CHU de Toulouse, les syndicats évoquent une tout autre réalité avec des fermetures de lits quotidiennes.

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Que faut-il penser des dernier chiffres officiels sur la capacité des établissements de santé français en 2021 ? L'étude menée par la DRESS et publiée ce mois de septembre fait état d'un léger recul des lits et d'une meilleure capacité d'accueil en réanimation. 

Léger recul en 2021

La capacité d’accueil des établissements de santé français se répartit entre 383.000 lits d'hospitalisation complète et 83.000 places d'hospitalisation partielle. Entre fin 2020 et fin 2021, le nombre de lits d’hospitalisation complète a diminué de 1,1%,  à un rythme un peu plus élevé qu’au cours des années d’avant crise du Covid.

"Ce repli, explique l'étude de la DRESS, poursuit une tendance observée depuis plusieurs années, qui reflète la volonté de réorganiser l’offre dans un contexte de virage ambulatoire, mais aussi de contraintes de personnel ne permettant pas de maintenir les lits."

Depuis fin 2013, la baisse cumulée atteint 30.000 lits d’hospitalisation complète, soit -7,3% en huit ans. 

Capacité d'accueil toujours forte en réanimation

Le nombre de lits de soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue) diminue de 1,2% en 2021, après la forte augmentation de 3,6% observée en 2020 en réaction à la crise sanitaire.

Cette baisse touche essentiellement la réanimation (-3,8% contre une augmentation de 14,5% en 2020), mais l'étude insiste sur une capacité d'accueil toujours forte en cas de nouvelle vague du Covid-19. Elle reste supérieure de 10,2% à ce qu’elle était fin 2019.

Une autre réalité ?

Sur le terrain, ces chiffres laissent un goût amer aux représentants syndicaux du monde de la santé. À Toulouse, Pauline Salingue de la CGT Santé estime que ces chiffres ne prennent pas en compte toute la réalité : "il faut faire la différence entre ce qui est annoncé et ce qui est masqué, précise-t-elle. Au CHU de Toulouse, 2200 lits ont été fermés en 2021, c'est parfois 150 à 200 lits par jour."

Sans parler des lits non fermés officiellement, mais qui dans les faits n'accueillent plus personne. "Nous avons un service de traumatologie, qui ne fonctionne plus depuis 3 ans, faute de moyens, poursuit Pauline Salingue. C'est une vingtaine de lits qui ont disparu des statistiques. Et qu'on ne nous parle pas de lits ouverts pendant la crise du Covid. On a essentiellement transformé des lits, de soins intensifs bien souvent, avec les moyens du bord pour faire face à la crise. Ces chiffres ne disent pas tout."

Revendications inchangées

Face à une possible 8ème vague Covid dû à Omicron et ses variants, les établissements de santé restent vigilants. Mais pour les syndicats de personnels soignants, il y a urgence à renforcer les effectifs. 

"En 2021, c'est l'équivalent de près de 400 postes qui ont été effectués en heures supplémentaires, explique Pauline Salingue. Si on rajoute les arrêts maladie non remplacés, les comptes épargne temps et la dégradation des conditions de travail, nous estimons à 1500 postes les besoins sur le CHU de Toulouse."

Au 31 décembre 2021, 1 342 hôpitaux publics, 661 établissements privés et 981 cliniques composent le paysage hospitalier en France. Le nombre de sites géographiques répertoriés continue lentement de diminuer.

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