Le musée des abattoirs à Toulouse propose une exposition autour de Pablo Picasso sur le thème de l'artiste et l'exil. Cette première présentation est également le coup d'envoi d'un programme d'art contemporain plus vaste sur l'ensemble de la région Occitanie et baptisé "Je suis né étranger".
Picasso est mort en 1973 sans avoir revu sa terre natale. Il avait fait le voeu de ne revenir que dans une Espagne libérée du franquisme.
Exilé malgré lui, il peint notamment une série de tableaux, pendant l'été 57, en hommage aux Ménines de Vélasquez.
C'est l'une de ses toiles qui sera présentée au musée des abattoirs de Toulouse à partir du 15 mars. Un tableau prêté par le musée Picasso de Barcelone et arrivé dans un caisson isotherme.
En vidéo le reportage de Vincent Albinet et Thierry Villéger dans les coulisses de la préparation de cette exposition.
L'exposition doit démarrer samedi 15 mars mais un préavis de grève du personnel du musée pourrait perturber ce coup d'envoi.
Cette exposition autour de Picasso est le début d'un plus vaste programme d'art contemporain sur le thème de l'exil. Un programme organisé à l'occasion des 80 ans de la retirada et baptisé "je suis né étranger" qui comporte une vingtaine d'expositions dans toute la région Occitanie jusqu'en avril 2020.
"Je suis né étranger", thématique sur l'artiste et l'exil d'une vingtaine d'expositions dans toute la région Occitanie
“Je suis né étranger, j’ai vécu étranger et je mourrai plus étranger encore” écrit l’auteur franco-libanais Amin Maalouf
Ces mots inspirent le titre du programme d’expositions d’art contemporain, réalisé par les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse dans la Région Occitanie à l’occasion du 80e anniversaire de la Retirada.
Naît-on étranger ou le devient-on ? Pour qui est-on un étranger ? Si beaucoup de départs sont dictés par le cours de l’histoire, lorsque nous voyageons, que ce soit pour la vie ou pour une heure, nous pouvons tous ressentir ce qu’est être “un étranger parmi les hommes” (Albert Camus).
Au début de l’année 1939, 500 000 réfugiés espagnols traversent les Pyrénées pour fuir le régime de Franco au terme de trois années de guerre civile.
L’Occitanie est profondément marquée par l’exil espagnol. Plusieurs camps de réfugiés sont installés sur son territoire, que ce soit sur les plages du Roussillon ou dans les campagnes. De nombreux exilés, parmi lesquels des artistes, s’établissent durablement et constituent des communautés. Beaucoup d’entre eux s’engagent ensuite dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale.
Prenant comme point de départ l’exposition Picasso et l’exil. Une histoire de l’art espagnol en résistance, le programme Je suis né étranger, composé de plus de 60 artistes, à parité, de 29 nationalités différentes, revient sur ce pan de l’histoire, et questionne à la lumière de l’actualité, la création et la vie en exil.
“Né.e.s de l’exil”, “Marcher pour vivre”, “Paysages de l’exil” et “La Traversée” sont les quatre grands thèmes développés dans cet ensemble de vingt-cinq expositions. Exilés eux-mêmes, issus de familles ou de peuples exilés, ou témoins de cette histoire, les artistes de ce programme travaillent sur le départ, le déplacement, le déracinement et le ré- enracinement, ou encore les combinaisons humaines et culturelles inattendues nées de la rencontre entre le migrant et celui qui l’accueil. Ainsi ces oeuvres à la résonance politique s’ancrent dans l’histoire d’un pays, d’un lieu, et dans une réalité humaine universelle.
La sélection proposée entend valoriser la collection des Abattoirs et les collectionspubliques françaises, tout en s’appuyant sur des productions d’artistes invités aussi bien régionaux qu’internationaux.