Mise en place à Toulouse depuis mars 2022, la Zone à Faibles Émissions vise à exclure les véhicules les plus polluants de la métropole. Une mise à l'écart progressive qui aboutira au 1er janvier 2024 et pour laquelle les organisations patronales demandent des aménagements.
Ce mardi 25 octobre, le premier comité ministériel de suivi a annoncé la mise en place d’un contrôle automatisé de la ZFE. La Zone de Faibles Émissions doit exclure les véhicules les plus polluants, de manière progressive et d’ici le 1er janvier 2024.
À Toulouse, cette ZFE a commencé à s’appliquer en mars 2022 avec l’interdiction des fourgonnettes, fourgons et poids lourds de Crit’air 5 et non classés. Depuis le 1er septembre 2022, ce sont les véhicules de Crit’Air 4 qui sont interdits sur la métropole toulousaine.
Un dispositif jugé discriminant
Le Medef et la CPME de Haute-Garonne tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Ces deux organisations professionnelles et leurs différentes branches représentent près de 300 000 salariés de cette aire urbaine.
Elles reçoivent de plus en plus d’alertes de la part des entreprises toulousaines. “L’inquiétude est montée au fur et à mesure que les dates se précisaient”, indique Pierre-Olivier Nau, le président du Medef de Haute-Garonne. “ Une entreprise de produits frais pour la grande distribution est installée avenue des Etats-Unis. C’est à 3 kilomètres du centre-ville, en plein dans la Zone à Faibles Émissions. Si la ZFE était instaurée immédiatement, les deux tiers de leurs salariés seraient dans l’incapacité de venir bosser le matin.”
Le Medef alerte également sur la situation des artisans qui doivent se déplacer dans cette zone pour travailler.
Dans le même temps, le Medef 31 et la CPME31 précise ne pas s’opposer à la création de cette ZFE qui “constitue un outil pertinent pour améliorer la qualité de l’air”.
Le manque de clarté des aides financières
Des aides sont proposées pour accompagner les changements de véhicules imposés. Des aides financées par l’Etat, la Métropole et la Région. Mais les organisations patronales réclament une meilleure prise en charge et une meilleure communication concernant ces accompagnements. “Nombre de professionnels du secteur ont fait part de leur étonnement lorsque certains dossiers de prime à un véhicule plus propre ont été refusés à leurs clients alors qu’ils étaient éligibles”, déclarent le Medef 31 et la CPME 31 dans un communiqué commun.
Ils demandent également le report de ces interdictions “d’au moins 6 mois” afin de réaliser une étude d’impacts sanitaires, socio-économiques et la mise en place de dérogations.
De nombreuses dérogations
De nombreuses dérogations ont pourtant déjà été accordées par la Métropole pour 3 ans. Les producteurs de denrées alimentaires qui approvisionnent les marchés et commerces, les engins de chantier, ou les véhicules des entreprises solidaires, des associations caritatives, les véhicules de secours et les personnes titulaires d’une carte de mobilité inclusion bénéficient de ces dérogations. Une liste qui prolonge celle des dérogations nationales comprenant notamment les véhicules de collection. Mais ces dérogations ne concernent pas les véhicules personnels des salariés de ces entreprises.