Albert, Nadia, Charlène : les gilets jaunes ont des prénoms et des visages. Ils sont retraités, chômeurs, ou salariés. Réunis depuis 5 jours dans des actions pour une même cause : leur pouvoir d'achat. Ensemble, ils veulent faire reculer le gouvernement. Ils nous ont expliqué leur situation.
Ils occupent le devant des médias depuis 6 jours. Les gilets jaunes sont moins nombreux sur les barrages qu'aux premières heures de la mobilisation samedi 17 novembre, pourtant certains d'entre eux continuent de tenir leurs positions à Toulouse sur les péages et devant les dépôts.
Charlène à 24 ans, aide soignante, elle gagne 1200€ par mois. Elle a rejoint les gilets jaunes parce qu'elle se considère comme une travailleuse pauvre. Impossible pour elle de boucler correctement son budget chaque mois. Une fois toutes ses charges payées, difficile de se faire plaisir. Elle avoue être régulièrement à découvert.
Nadia à 54 ans, elle est au chômage depuis quelques mois. Nadia vit chez sa fille, parce qu'elle n'a plus les moyens de se loger autrement. Pour elle " c'est le plus dur, c'est plutôt aux parents d'aider leurs enfants".
Si elle reste mobilisée c'est parce qu'elle a été blessée par les propos du président de la république : Traverser la rue pour trouver du travail : "Qu'il vive pendant plus de 6 mois avec le SMIC, après on en reparle!" nous confie t'elle exaspérée.
Albert est retraité. Il a 62 ans, présent sur les opérations depuis le premier jour, il s'est déjà fait arrêter sur les barrages, mais il ne veut rien lâcher. " On n'est pas des fachos, on défend notre pain".
Albert, Nadia, Charlène, aux côtés des autres gilets jaunes veulent faire céder le gouvernement sur sa politique fiscale. Il resteront mobilisés jusqu'aux manifestations prévues samedi prochain à Paris et ailleurs en France. Ils l'affirment : ils n'ont rien à perdre
Le reportage de Christophe Romain et Frédéric Desse