Pour lutter contre la pollution et les violences routières, un radar sonore va être expérimenté début février en centre-ville de Toulouse. Ces radars d’un nouveau genre ont pour mission de calculer le volume sonore des véhicules qui leur passent sous le nez, et de les verbaliser à terme.
C'est une nouvelle technologie qui risque de faire grincer des dents quelques usagers de la route. Début février, la ville de Toulouse testera un radar anti-bruit, comme sept autres villes françaises.
Niveau sonore maximal fixé à 90 décibels
Implanté sur la rue Louis Planat, (section comprise entre la rue Arthur Legoust et le chemin de Heredia) cet appareil sera fixé sur un mât, équipé d’une caméra à 360° et de 5 micros.
Il captera le niveau de décibels émis à proximité et sa provenance, la « trace acoustique » et aura aussi en même temps une photo du véhicule ou du deux-roues trop bruyant. Dans un premier temps, le niveau sonore maximal est fixé à 90 décibels.
La mairie de Toulouse a souhaité participer à cette expérimentation de l'Etat avec d'autres villes françaises pour poursuivre sa lutte contre la délinquance routière et les nuisances qu'elle engendre. Parmi elles, les nuisances sonores émises lors de rodéos urbains, très nombreux dans la ville rose.
Pas de verbalisation pour le moment
Dans un premier temps d'expérimentation de 6 mois, il n'y aura pas de constats d'infraction. Le temps de vérifier que ce radar anti-bruit fonctionne bien, qu'il associe le bon niveau sonore au bon véhicule.
Une fois cette expérimentation en conditions réelles passée, il y aura des constatations d'infraction avec l'appareil homologué mais pas de verbalisation pour le moment. Cette phase durera aussi 6 mois.
Un dispositif qui sera élargi
Ensuite, la ville de Toulouse fera remonter la synthèse de cette expérimentation aux services de l'Etat qui décideront de la validité de ce dispositif et d'une généralisation de ce type de radar en France avec verbalisations.
Cette expérimentation est rendue possible par un amendement de la loi LOM (loi d'orientation et des mobilités) votée en 2019. Le ministère de la Transition écologique a sélectionné plusieurs villes pilotes, dont Toulouse (mais aussi Paris, Nantes, Bron, Nice, Rueil-Malmaison, Villeneuve-le-Roi, Saint-Lambert et Saint-Forget).
Une logique de répression critiquée
Du côté de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), l’expérimentation est dénoncée nationalement. Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC Paris et Petite Couronne, critique une "logique de répression". "On aime bien tendre des pièges et des embuscades en France, déplore-t-il. Certains usagers de la route ont des comportements inadaptés, c’est sûr, mais les deux-roues motorisés sont loin d’être les seuls concernés."
"L’efficacité sera limitée si plusieurs véhicules passent ensemble, affirme-t-il par ailleurs. Et comme pour les radars de contrôle de vitesse, les gens vont couper les gaz pour ensuite accélérer."
Les motards qui font du bruit sont minoritaires. Malheureusement on ne retient que ceux-là. Mais la majorité des motards ont des pots d’échappement conformes.
Jean Marc Belotti coordinateur de la FFMC Paris et Petite Couronne
135 euros d'amende
« Si cette expérimentation est concluante, nous pourrons ensuite développer ce moyen », a déjà dit Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
Une fois homologué, ce radar verbalisera, mais pas avant la fin 2022. Ce sera 135 euros pour tous ceux qui feront trop de bruit.