Une libération d'Abdelkader Merah serait "un scandale" pour les avocats de victimes.

Des avocats de victimes de Mohamed Merah ont affirmé dimanche à l'AFP qu'une éventuelle libération de son frère Abdelkader, "premier complice présumé" dans les tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012, constituerait un "véritable scandale".

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En détention provisoire depuis fin mars 2012, mis en examen pour complicité d'assassinats, Abdelkader Merah a récemment déposé une demande de remise en liberté que va examiner un juge des libertés et de la détention (JLD).

"Nous nous étonnons de cette demande, qui est extrêmement tardive", ont réagi aujourd'hui dimanche dans une déclaration commune Mes Patrick Klugman et Ariel Goldmann, avocats de la famille Sandler, dont trois membres ont été tués par Mohamed Merah le 19 mars 2012 à l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse.
Me Goldmann est aussi l'avocat d'Aaron Bijaoui, alors grièvement blessé, et de ses parents.

"La seule forme de décence qu'Abdelkader Merah avait observée jusqu'alors était de n'avoir jamais présenté une telle demande, ni fait appel d'une
prolongation de sa détention", affirment les avocats.


"Il n'y a rien au dossier qui irait dans le sens d'une remise en liberté. Ce serait un véritable scandale", poursuivent-ils. Pour eux, au contraire, "tout indique" qu'Abdelkader Merah, "salafiste revendiqué", "a apporté tout le concours possible à son frère dans la perpétration des assassinats" de
trois militaires, puis trois écoliers et un père juifs entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban.

Abdelkader Merah a toujours soutenu s'être brouillé de longue date avec son frère et n'avoir renoué avec lui que quelque temps avant sa
mort, dans l'assaut du Raid, le 22 mars 2012.
Salafiste radical repéré depuis 2007, Abdelkader Merah a reconnu avoir été présent pendant le vol du scooter utilisé par son frère pour ses crimes. Ce vol a été commis, selon lui, à son insu. Il a confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment-là, dont il refuse de donner le nom. Il a assuré
qu'il ignorait les projets de son frère.
Les avocats des victimes contestent tout "délit de patronyme" dans ce dossier, en faisant valoir que "les soeurs et la mère de Mohamed Merah
auraient pu être inquiétées et ne l'ont pas été". "Abdelkader Merah n'est pas suspecté d'être le frère de Mohamed, mais son complice", ont-ils insisté.
"Il est là pour ses actes, pas pour son nom", ont-ils ajouté.
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