"Une peine assez clémente" : un ancien gourou, reconnu coupable de viols au sein d'une communauté spirituelle, condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis

L'ex-leader d'une communauté protestante a été condamné pour viols et abus de faiblesse par la cour criminelle de Haute-Garonne, ce vendredi 24 janvier 2025. Olivier Freyre écope de cinq ans de prison dont deux avec sursis. "Une peine assez clémente" selon une avocate de partie civile.

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Reconnu coupable et condamné par la cour criminelle de Haute-Garonne, ce vendredi 24 janvier 2025, un ancien gourou d'une communauté spirituelle dans les Pyrénées, ne devrait pas retourner en prison. L'ex-leader d'une communauté protestante dans les Pyrénées, Olivier Freyre a écopé de cinq ans d'emprisonnement dont deux avec sursis. Une peine qui peut être aménagée compte tenu du fait qu'il avait déjà effectué une année de détention provisoire en 2018.

"Un loup déguisé en agneau"

Olivier Freyre a été condamné pour le viol de deux anciennes adeptes de sa communauté et pour abus de faiblesse. À l'âge de 28 ans, après être passé par la banque Rothschild, il se lance dans une quête spirituelle.  Avec sa compagne et plusieurs proches, il s'installe à Ganties, petite commune rurale de Haute-Garonne, pour fonder "L'Espoir", une communauté d'inspiration protestante qui s'auto-dissout en 2016.

L'association, qui a compté 80 à 90 membres à son apogée, avait alors justifié cette décision par communiqué, mettant en cause Olivier Freyre "fondateur et prédicateur de cette mission" qui "s'est malheureusement avéré être un loup déguisé en agneau".

Au dernier jour du procès qui s'est ouvert le 17 janvier 2025, lors de son réquisitoire, l'avocat général a décrit une "sujétion psychologique et physique" de l'accusé. Pierre Aurignac a également utilisé les termes d'emprise, d'ascendance sur des membres de la communauté. Et une "dérive sectaire" chez ce Franco-Suisse, âgé aujourd'hui de 44 ans. "Il a non seulement profité de la vulnérabilité préexistante, mais il a créé, entretenu, une emprise sur chacune" de ses victimes, "il doit être condamné pour les viols" de deux membres de la communauté, a estimé l'avocat général qui a requis quinze ans de réclusion criminelle.

Il nie les viols, dit qu'il a changé

Lors de son procès, Olivier Freyre, a nié les viols, affirmant que les relations sexuelles qu'il a eues avec des femmes de la communauté étaient librement consenties. Une version martelée par Me Sarah Nabet-Claverie, une avocate de la défense, qui a mis en avant "les lettres d'amour" que ses "victimes présumées" lui écrivaient, l'appelant "mon prince". 

Olivier Freyre a ensuite cherché à convaincre les juges qu'il avait changé. "Aujourd'hui, je travaille dans le sport santé avec ma femme qui est conseillère en nutrition. Je ne veux plus jamais mettre un pied en prison. Je veux rester auprès de mes enfants. La religion ? Je ne suis plus là-dedans."

Également avocat de la défense, Me Alexandre Parra-Bruguière a souligné l'attitude de son client : "le chagrin, les remords, la pénitence" exprimés devant la cour par un accusé "touchant de sincérité". L'avocat s'est dit déçu par la condamnation pour viol, mais satisfait de la peine prononcée, rapporte l'AFP.

"Une peine assez clémente"

"Un système pervers qui ne permet pas l'opposition". "Des victimes aux parcours accidentés, des proies idéales pour un prophète autoproclamé, un berger qui garde ses brebis". C'est le tableau décrit par les avocates des parties civiles dans leur plaidoirie. Olivier Freyre "a quand même été reconnu coupable de viols, de toute l'emprise et des horreurs sur la vie des gens", a déclaré Me Jasmine Medjebeur à l'issue de ce procès avec une peine prononcée qualifiée "d'assez clémente."

L'ancien gourou, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis 2019, a écopé de cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Il a également été condamné à sept ans de suivi socio-judiciaire.

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