Un "gilet jaune" sur chaise roulante aspergé de gaz lacrymogène au visage par un policier et une femme frappée par des CRS : le procureur de la République de Toulouse annonce avoir ouvert deux enquêtes sur ces faits relayés sur les réseaux sociaux.
Un couple de personnes âgées, qui ne porte pas de gilet jaune, violemment bousculé par des CRS en fin de la manifestation des "gilets jaunes" de samedi à Toulouse. La vidéo a fait le buzz sur les réseaux sociaux. On y voit un échange entre les policiers et la femme, qui est frappée puis projetée au sol avec l'homme qui l'accompagne.Sur une autre vidéo filmée le même jour, un homme portant un gilet jaune et se déplaçant sur fauteuil roulant reçoit un jet de gaz lacrymogène en plein visage de la part d'un membre des forces de l'ordre.
Le procureur de la République de Toulouse de Toulouse a indiqué ce lundi avoir "ouvert deux enquêtes sur ces faits, dont il sera rendu compte dans les plus brefs délais".
Le parquet a assuré "comprendre le caractère possiblement choquant" de ces deux incidents, tout en insistant sur leur nécessaire mise en contexte.
Il a précisé qu'un "travail d'identification du policier est en cours" sur l'affaire impliquant l'homme en fauteuil roulant, Pascal Bouré, 55 ans.
Ces images ont été relayées en boucle sur les réseaux sociaux, à l'issue de la manifestation de samedi, qui a réuni quelques milliers de personnes à Toulouse.
Dimanche, la préfecture de Haute-Garonne a affirmé que le couple était "venu s'interposer au milieu des forces de l'ordre. Invitées à circuler, les personnes ont alors proféré
des insultes à l'encontre des policiers et l'une a tenté de dérober une grenade". Le couple "avait une attitude vindicative, il a invectivé les CRS et les a pris à partie physiquement. Les CRS ont alors réagi en utilisant la matraque et le couple est tombé au sol", avait auparavant indiqué une source policière.
Pascal Bouré, hémiplégique et souffrant de problèmes respiratoires depuis 2014 à la suite d'un AVC, précise pour sa part qu'un "dépôt de plainte est en cours". Alors qu'il tentait de quitter la manifestation, bloqué par un cordon de sécurité, "un des policiers a arraché les lunettes de ski que je portais", a-t-il raconté. "j'ai essayé de les reprendre, je n'essayais pas de lui rentrer dedans, il s'est énervé et m'a alors aspergé de gaz lacrymogène".
Depuis le 17 novembre, Toulouse constitue l'un des bastions du mouvement des "gilets jaunes", avec des manifestations systématiquement marquées de violences.