L'abattoir de Viella (Hautes-Pyrénées) a été détruit fin juin par les inondations. Faute de solution sur la zone géographique, l'appellation "mouton de Barèges - Gavarnie" est menacée. Les éleveurs ont demandé l'habilitation provisoire de celui de Bagnères-de-Bigorre.
L'appellation "mouton de Barèges - Gavarnie" est en difficulté. L'abattoir de Viella a été entièrement détruit par les inondations qui ont frappé le département fin juin. Faute d'autre lieu d'abattage sur la zone géographique, la commercialisation est suspendue depuis trois semaines.
Pour bénéficier de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) et de l'appellation d'origine protégée (AOP), son équivalent au niveau européen, les animaux doivent en effet être nés, avoir été élevés et abattus à l'intérieur de la zone géographique déterminée. Sans cela, impossible de la conserver.
La commercialisation suspendue depuis trois semaines
Depuis trois semaines, les éleveurs en AOC/AOP ont donc suspendu l'abattage et la commercialisation de leurs bêtes. "Pour la production conventionnelle, un arrangement a été trouvé avec l'abattoir de Bagnères-de-Bigorre", explique Bruno Pebay, chargé de la gestion de l'Association interprofessionnelle du monton Barèges - Gavarnie.Les démarches administratives ont été faites auprès de l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité) pour faire habiliter provisoirement l'abattoir de Bagnères-de-Bigorre. "Mais le temps que la procédure aboutisse, nous n'espérons pas de reprise de la commercialisation avant le début de semaine prochaine", déplore Bruno Pebay.
Un manque à gagner important en pleine saison
Le manque à gagner est important pour les éleveurs. "Nous sommes en pleine saison, rappelle-t-il, juillet et août sont les principaux mois." Pour compenser cette perte, ainsi que les surcoûts à venir liés au transport jusqu'à Bagnères, des demandes d'indemnisation sont en cours. "Sans certitude que cela soit pris en compte", précise Bruno Pebay.Dans un premier temps, l'urgence était de répondre au problème de la commercialisation. Ce n'est qu'ensuite que celui de la reconstruction de l'abattoir de Viella pourra se poser. "Nous étudierons s'il est envisageable de reconstruire au même endroit ou pas. En attendant, nous avons demandé l'habilitation de l'abattoir de Bagnères pour une durée de deux ans. C'est bien qu'il sera difficile de trouver une solution sur place rapidement."
EN VIDEO : Le reportage à Viella de Mathilde Laban et Jean-Yves Bascands.