17.000 personnes n’ont reçu aucune dose de vaccin dans les Hautes-Pyrénées. Une nouvelle campagne de persuasion et d’explication est lancée pour convaincre cette petite frange de retardataires.
Le département des Hautes-Pyrénées figure parmi les bons élèves de la vaccination. Un simple coup d’œil sur le site CovidTracker permet de saisir en quelques chiffres cette bonne couverture vaccinale. 79,3% de la population totale a reçu une dose. Le département, avec une population âgée et donc exposée à des formes graves de la maladie, affiche des statistiques flatteuses en particulier chez les séniors. 94,65% de personnes complètement vaccinées pour la tranche des 65-74 ans. Le parc des expositions de Tarbes, a accueilli durant des mois le principal centre de vaccination. Depuis la rentrée de septembre, les injections sont réalisées à Juillan, en proche banlieue et le département compte toujours 6 centres de vaccination.
Aller vers toutes les populations
Pour faciliter l’accès au vaccin en zone rurale, le Conseil Départemental a mis en service un bus, au départ dédié à la télémédecine. Le véhicule a fait étape au printemps dernier puis à l’automne pour la dose de rappel dans tous les principaux villages du département. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers, le tricotage d’une bonne couverture vaccinale s’explique par les multiples points d’accès : les centres de vaccination, le bus itinérant, les injections en pharmacie, les infirmières lors de tournées, des équipes mobiles de l’assurance Maladie… tout est fait pour aller vers toutes les populations où qu'elles soient.
Un vaccibus pour convaincre les plus réticents
Ces chiffres en faveur du vaccin ne peuvent faire oublier qu’une - petite- partie de la population reste réticente aux injections. Lors d’un point presse, le préfet du département, Rodrigue Furcy, dévoile le chiffre des non vaccinés : « 17.338 personnes n’ont reçu aucune de vaccin » sur une population globale de 230.000 habitants dans les Hautes-Pyrénées.
Pas question de pointer du doigt, de tancer ou de dénoncer ces non-vaccinés. (On n’ose dire d’emmerder). Tout le contraire. Dans le but de persuader et de toucher les retardataires, l’Assurance Maladie utilise un vaccibus. Le véhicule va sillonner en priorité les alentours de Tarbes où se trouve l’essentiel de la population n’ayant reçu aucune injection.
Nous faisons des appels téléphoniques, des sms, les non-vaccinés peuvent venir dans les centres de vaccination, ils pourront recevoir une dose sans rendez-vous.
Sandrine Berget-Sarthou de la CPAM de Tarbes
Des jeunes parmi les non-vaccinés
Sur les 17.00 non vaccinés, 10.000 se trouvent à Tarbes ou dans les alentours proches. « Grâce aux travailleurs sociaux, aux structures qui interviennent dans les quartiers populaires au nom de la politique de la ville, nous espérons toucher cette frange de réticents. Ce sont des personnes encore jeunes. Par des conversations sur des mauvaises expériences après une injection, par simple peur du vaccin elles restent à l’écart de cette campagne » insiste Sandrine Berget-Sarthou, sans manifester aucune forme d’abattement ni de lassitude.
« C’est un travail de dentelle, ils nous faut convaincre individuellement les personnes non-vaccinées. Ca prend du temps mais nous sommes patients
Sandrine Berget-Sarthou de la CPAM de Tarbes
« Comme lors de la mise en place du pass-sanitaire, on s’attend à un déclic avec le pass-vaccinal » déclare le Préfet. Les proportions seront modestes en nombre d’injections mais chaque non-vacciné qui accepte une injection réclame patience, pédagogie et force de persuasion.