Qualité de l'air en zone montagne : le chauffage au bois, principale source de pollution aux particules fines dans un département des Pyrénées

Le département des Hautes-Pyrénées connait, chaque année, un nombre important d'épisodes de pollution aux particules fines. La première source de pollution atmosphérique durant l'hiver est le chauffage au bois, selon une étude menée par ATMO Occitanie.

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Des panaches de fumée régulièrement visibles au pied des Pyrénées. Une atmosphère polluée avec des concentrations moyennes annuelles en particules importantes, de l'ordre de celles relevées dans des zones très urbaines… Contrairement aux idées reçues, le département des Hautes-Pyrénées enregistre davantage d'épisodes de pollution que celui de la Haute-Garonne. ATMO Occitanie a mené une étude entre janvier 2022 et avril 2023 afin d'identifier les sources de pollution aux particules fines dans le but d'aider les pouvoirs publics de trouver des leviers d'action.

Valeur limite dépassée 23 fois en 2024 à Tarbes

Le 23 octobre 2024, le Conseil de l’Union européenne adoptait une nouvelle directive visant à renforcer les normes de la qualité de l’air. Objectif : lutter contre la pollution aux particules fines, les PM2,5, dont on sait qu'elles sont particulièrement à enjeu sanitaire. La valeur limite en moyenne annuelle a été abaissée à 10 µg/m3 d'ici 2030. Quant à la valeur limite journalière de 25 µg/m3, elle ne devra plus être dépassée plus de 18 fois par an. À Tarbes, en 2024, cette valeur limite journalière a été dépassée 23 fois.

Pour rappel, plus fines sont les particules, plus elles s'infiltrent profondément dans le système respiratoire et font courir des risques pour la santé humaine. 

Les dispositifs déployés pendant une année sur le département des Hautes-Pyrénées ont permis à ATMO de mettre en évidence que ces particules, notamment en période hivernale, provenaient à 58% de la combustion de bois, de biomasse.

"Ensuite, quand on parle de source végétale, il était important pour nous de déterminer s'il s'agit de problématique de chauffage au bois ou de particules provenant d'activités agricoles et notamment des brûlages pastoraux qui augmentent notablement la concentration dans l'air des particules fines", explique la directrice générale d'ATMO Occitanie, Dominique Tilak.

Lors de cette surveillance renforcée, ATMO Occitanie a permis d'identifier des profils journaliers de pic de pollution aux particules fines : entre 9h et 11h, le pic d'émission est essentiellement lié au trafic routier. Et en soirée, le pic correspond aux horaires de fonctionnement des dispositifs de chauffage.

Améliorer les dispositifs de chauffage au bois

Cette étude d'ATMO Occitanie sur la qualité de l'air dans les Hautes-Pyrénées a permis de dégager un premier axe de travail : la modernisation des dispositifs de chauffage au bois. Et consciente de l'enjeu sanitaire, l'agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées a déjà mis en place des aides financières pour le renouvellement des poêles à bois. Depuis 2021, plus de 500.000 euros ont ainsi été versés.

Quel est l'avantage d'un poêle labellisé ?  "Plus j'ai d'air, meilleure est ma combustion, moins je produis de dioxyde de carbone dans l'air, précise le gérant d'une société spécialisée dans la vente de ce système de chauffage. Donc, j'ai une combustion qui est bien plus propre. L'idée, c'est de brûler moins de bois, de brûler toutes les calories que dégage le bois, je fais moins de fumée, et donc j'ai moins de dioxyde de carbone."

Les nouveaux dispositifs de chauffage permettent une baisse de 41% des émissions de particules et de 58% du gaz à effets de serre. Concernant les brûlages pastoraux, la surveillance réalisée par ATMO Occitanie a permis d'observer que la quasi-totalité des épisodes de pollution atmosphérique était enregistrée sur des journées sans écobuage détecté.

"L’impact des brûlages pastoraux ne saurait toutefois être minimisé", indique ATMO Occitanie dans ses conclusions. Ces événements peuvent, en effet, ponctuellement jouer sur les concentrations de particules et notamment sur les plus fines et les plus nocives pour la santé.

(Propos recueillis par Stéphane Compans et Elsa Leroy)

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