Pas de vague bleue dans l'Hérault : contrairement à la tendance nationale, très peu de communes sont passées à droite. En revanche, à gauche, les dissidences du PS ont le vent en poupe. Quand à la lame de fond du Front national, évidente à Béziers, elle gagne du terrain un peu partout.
D'abord, il y a les villes qui font la une : Montpellier et Béziers. La première parce qu'elle est le symbole de la défiance envers "l'appareil socialiste", la seconde parce qu'elle illustre la montée du Front National. Mais outre ces deux exemples, force est de constater que l'Hérault n'est pas le meilleur représentant de la tendance nationale. Ici aucune grande ville n'est passée de gauche à droite. Soit parce qu'elles étaient déjà à droite (c'est le cas d' Agde, Sète ou Lunel) soit parce qu'elles ont résisté, comme Montpellier, Lodève ou Frontignan.
Une montée du Front national incontestable
Béziers en est l'exemple type, puisque le maire UMP Raymond Couderc, qui ne se représentait pas, cède la place à Robert Ménard élu, quoi qu'il en dise, avec le soutien du Front national et 46,99% des suffrages.
Autres scores impressionnants dans l'Hérault, d'abord celui de Frontignan, où le FN, seul opposant au maire socialiste sortant, totalise 43,11% des suffrages.
A signaler aussi, la commune de Mauguio, où le FN, inexistant aux dernières élections, obtient aujourd'hui plus de 22% des voix.
Des triangulaires moins favorables à la gauche
Reste que la montée du Front national n'a pas, pour la première fois, affaibli la droite au profit de la gauche. Ainsi, les maires sortants UMP de trois grandes communes, Sète, Agde et Lunel ont été réélus malgré une triangulaire avec le FN qui fait un score considérable. 27,31% à Lunel, 13,17% à Agde et 12,7% à Sète.
Quand les dissidents du PS raflent la mise
Philippe Saurel est l'exemple le plus flagrant. Exclu du PS pour s'être maintenu face au candidat officiel, Jean-Pierre Moure, il est élu haut la main par les Montpelliérains avec 37,54% des voix contre 27,39% pour son concurrent.
Quant au maire sortant de Clermont-l'Hérault, Alain Cazorla, il dit s'être représenté sur demande du PS. Mal lui en a pris. Il a été battu après deux mandats par un candidat issu de son ancienne équipe, Salvador Ruiz qui totalise 38,27% des suffrages contre 27,98% pour le maire sortant.
Juvignac, commune à contre-courant
Pas de vague UMP dans l'Hérault. Parmi les communes conséquentes, seule celle de Vias passe de gauche à droite. En revanche une défaite symbolique et inattendue pour la droite à Juvignac. Le secrétaire départemental de l'UMP, Arnaud Julien, partait favori dans cette commune détenue par la droite. Il a été battu par Jean-Luc Savy élu avec 45,31% des suffrages contre 43,64% pour le candidat UMP.
Quant à la ville de Lodève, certains la disaient menacée par la vague bleue et le vote anti PS. La maire sortante, Marie-Christine Bousquet, a finalement bien résisté face à l'ancien maire UMP Robert Lecou et a été réélue avec près de 52% des voix.
Les maires sortants réélus haut la main...
Bon score pour René Revol à Grabels. Le maire Front de gauche totalise 56,47% des suffrages. Pierre Bouldoire, à Frontignan fait encore mieux : 56,89% des suffrages. Il faut dire que le maire socialiste sortant n'avait qu'un adversaire, Gérard Prato, du Front National, après le retrait des autres candidats à l'issue du 1er tour.
...et ceux qui ont eu chaud !
A Palavas, le maire sortant UMP Christian Jeanjean est réélu avec seulement 9 voix de plus que son adversaire divers droite Mathieu Soliveres. (1943 voix contre 1934)
Même cas de figure à Vias, où la commune bascule à droite pour 9 voix également en faveur du divers droite Jordan Dartier : 1545 voix contre 1536 pour le divers gauche Richard Monedero..
Dans les deux cas, les candidats perdants pourraient déposer un recours. A Palavas, Mathieu Soliveres en a déjà exprimé l'intention.