C'est une première mondiale. L'immersion de 32 récifs imprimés en 3D au large du Cap d'Agde. L'objectif est de sauvergarder la biodiversité. Car ces récifs doivent remplacer le béton, les pneus et les chaînes rouillées utilisés habituellement pour attacher les bouées jaunes des 300 mètres.
L'énorme bateau grue sillone le littoral du Cap d'Agde depuis deux jours... Il dépose méticuleusement de drôles de blocs de bétons sur une dizaine de kilomètres. Une opération où la précision est essentielle car ces objets sont des récifs artificiels.
Des récifs disposés sur la bande des 300 mètres... Ils serviront à amarrer les bouées jaunes qui délimitent les zones de baignades et de navigations.
Une installation pérenne qui remplace les pneus chargés de béton utilisés jusqu'à présent...
Ces blocs imprimés en 3D sont un moyen de protéger les fonds marins particulièrement riches dans le secteur avec les herbiers de posidonie notamment. Mais ils devraient aussi augmenter les naissances de poissons en servant de réserne naturelle.
Pour réaliser ces nurseries à poisson sur mesure, le Cap d'Agde a fait appel à une start-up de Montpellier, Seaboost.
Grâce à l'impression 3D, l'équipe a créé une sorte de feuilletage de béton et a réalisé les 32 récifs de 1,4 tonne chacun, avec une précision chirurgicale.
C'est un projet innovant qui ouvre de nouvelles perspectives pour la commune qui ne compte pas en rester là.
Chaque année, près de 300.000 personnes viennent séjourner au Cap d'Agde, avec ces installations qui ont couté 224.000 euros à la commune, l'aire marine sera un peu mieux protégée.
XReef à la conquête du littoral
Ces "XReef" serviront à la fois de corps-mort solide pour maintenir la bouée de surface en place et de nouvel habitat pour la biodiversité marine, explique la ville d'Agde qui parle d'une "première internationale". Car, souligne-t-elle, "seulement quelques prototypes de récifs artificiels imprimés en 3D ont été produits et immergés jusqu'à présent dans le monde".
Agde pilote ce projet avec la start-up montpelliéraine Seaboost pour la conception et la société XtreeE basée à Rungis et spécialisée dans l'impression 3D.
La ville gère une aire marine protégée de la côté agathoise classée Natura 2000 de quelque 6.150 hectares.
C'est une forme en "feuilleté" qui a été choisi pour ces récifs en 3D en béton spécial afin de ménager des cavités de différentes formes et tailles pour le développement de la faune et de la flore méditérannéennes cotières.
Le suivi scientifique du projet sera assuré par une équipes de plongeurs professionnels biologistes marins de la direction du milieu marin d'Agde, ceux de l'université de Perpignan Via Domitia et le CNRS via le Cefrem (Centre de formation et de recherche sur les environnements méditérannéens).