2 plaintes en diffamation ont été déposées contre Midi Libre et contre un avocat de Montpellier, pour un article datant de décembre 2017. La direction du temple bouddhiste installée près de Lodève et 133 membres de la congrégation héraultaise estiment avoir été accusés d'être un mouvement sectaire.
Jeudi dernier, 15 février, 2 plaintes pour diffamation ont été déposées à Montpellier contre l’avocat Jean-Baptiste Cesbron, contre le directeur de publication de «Midi Libre» et contre la journaliste ayant écrit l'article.
La direction de la congrégation religieuse Rigpa Lerab Ling de Roqueredonde, près de Lodève et 133 plaignants, membres de la communauté bouddhiste, accusent l’avocat, la journaliste et son directeur de publication, de les avoir diffamés en faisant comprendre, notamment, qu’ils étaient membres d’une secte. Des propos publiés dans le quotidien régional Midi Libre, le samedi 9 décembre 2017.
Cet article-entretien intitulé, Centre bouddhiste Lerab Ling de Lodève : "La parole se libère", explique que l'avocat de Montpellier Jean-Baptiste Cesbron, a recueilli depuis l'été 2017, des témoignages d'anciens membres, notamment de femmes, accusant l'ancien lama Sogyal Rinpoche de coups, d'humiliations, d'insultes voire de harcèlement et d'agressions sexuelles. D'autres témoins parlent d'abus de faiblesse et d'escroquerie.
Des agissements qui selon l'avocat sont ceux utilisés dans les mouvements sectaires.
Pour beaucoup, ces faits sont prescrits et aucune plainte dans ce dossier n'a été enregistrée.
Mais la gendarmerie a mené des investigations et a recueilli des témoignages. Le parquet de Montpellier, désormais en possession du dossier d'enquête, doit décider des suites à donner à l'affaire dans les semaines à venir.
2 plaintes en diffamation, dont une collective
Les trois prévenus sont convoqués devant le tribunal Correctionnel de Montpellier, le 12 avril prochain.
Au delà de la plainte collective des 133 plaignants et de celle de la congrégation bouddhiste, 345 autres personnes ayant fréquenté Lérab Ling, ont tenu à témoigner par écrit qu’elles n’ont pas fréquenté une secte, n’ont jamais subi, ni n'ont été témoins, de harcèlement sexuel ou des violences physiques, pas plus d'humiliations quotidiennes.
De ces témoignages écrits, 100 seront mis à la disposition de la justice.
«Ces deux plaintes répondent à une campagne nationale et régionale de diffamation. Nous avons attendu la 3e vague diffamatoire avant de nous résoudre à nous tourner vers la justice. Nous ne sommes plus dans l’ère des rumeurs, mais dans celle des ragots. Il appartient à la justice et à elle seule, de dire si Rigpa Lérab Ling est une congrégation religieuse ou le repère d’une secte» a expliqué à France 3 Languedoc-Roussillon, par téléphone, Jean-Robert N’guyen Phung, avocat de la congrégation bouddhiste Lerab Ling de Lodève et des 133 plaignants.
Pour Jean-Baptiste Cesbron, avocat et prévenu dans cette affaire, joint mercredi par France 3 :
En droit comme en fait, la diffamation n'est pas effective. Et je maintiens mes propos. Tous les témoignages recueillis depuis des mois font penser aux agissements que l'on constate dans les mouvements sectaires. Certains entendus dans le cadre d'une enquête de la gendarmerie pourraient faire l'objet de poursuites. (...)
Je suis très surpris de cette action en diffamation, d'autres ont tenu des propos plus précis et plus sévères sur ces dérives et sur les agissements de l'ancien lama Sogyal Rinpoche, notamment le Dalaï lama et la direction du temple est restée mutique. Par ailleurs, l'accusation de diffamation de mon confrère envers moi est pour le moins indélicate.
Une conférence sur bouddhisme et secte organisée au temple de Roqueredonde
Le 28 février à 14h30, la congrégation Rigpa Lerab Ling ouvre ses portes à Roqueredonde pour dialoguer autour du thème "Le bouddhisme, tibétain est-il une secte?". C’est Lama Dzongsar Khyentsé Rinpoché, un des lamas les plus importants du bouddhisme tibétain qui répondra aux questions.