Hérault : les sapeurs-pompiers du centre de secours de Bessan victimes de "violentes agressions" samedi 15 décembre

Les sapeurs-pompiers du centre de secours de Bessan auraient été "victimes de violentes agressions de la part de plusieurs individus membres des gilets jaunes", au niveau du péage de Bessan, samedi 15 décembre, selon le SDIS de l'Hérault.  

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Le SDIS de l'Hérault, dans un communiqué, explique que les sapeurs-pompiers du centre de secours de Bessan ont été "victimes de violentes agressions de la part de plusieurs individus membres des gilets jaunes". Il détaille : alors qu’un feu a été volontairement allumé sur la route départementale à proximité du péage autoroutier de Bessan, un véhicule de secours a été alerté et s’est retrouvé dans un premier temps bloqué par des manifestants, dans la soirée de samedi 15 décembre. Puis le véhicule a été victime de dégradations : section au couteau des tuyaux, vitres cassés à coup de barre de fer. Les sapeurs-pompiers ont reçu des menaces et ont été obligés de se retirer, selon le SDIS.
 



"Aucune excuse n’est acceptable lorsque la violence et l’intimidation sont volontairement utilisées contre celles et ceux qui sont requis pour porter secours et qui risquent leur vie pour sauver des vies", rappelle le SDIS.
 

Un pompier témoigne

Un pompier volontaire de l'Hérault, présent lors de l'intervention au péage de Bessan témoigne anonymement : "Certains [gilets jaunes, ndlr] étaient agressifs et nous ont pris à partie. Peut-être qu'aujourd'hui on est plus assimilé aux forces de l'ordre. Ils ont donné des coups de barre de fer sur les vitres du camion, il y a eu des impacts sur les vitres. On était à six, trois dans chaque véhicule, on est tous restés enfermés dedans. On a finalement réussi à se dégager et à rebrousser chemin". 

Cela fait 24 ans que ce dernier, 45 ans, est pompier volontaire. Comme d'autres, il constate de plus en plus de comportements hostiles aux secours sur le terrain :

Il y a une hausse des incivilités en général, des insultes. Pas à chaque fois, sinon j'arrêterais. Mais le sentiment d'insécurité augmente, on y pense plus régulièrement. Quand on intervient pour secourir une personne en détresse, parfois elle ou une autre nous prend à partie et nous dit : Laissez-moi, de toute façon, je sais où vous habitez !


Les pompiers doivent non seulement se concentrer sur les personnes qu'ils vont secourir, mais doivent en plus penser à leur sécurité. "On nous voit davantage comme des individus maintenant, moins comme les représentants d'un service public venus porter secours. C'est comme ça, la société maintenant. On est mobilisable la nuit, les jours fériés, mais il n'y a plus de reconnaissance", déplore-t-il. Une tendance confirmée par les chiffres officiels.

 

Le nombre d'agressions a triplé en dix ans

En France, le nombre d'agressions déclarées par les sapeurs-pompiers en intervention a grimpé de 23% en 2017, après 17,6% en 2016, selon les derniers chiffres publiés mercredi par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) du ministère de l'Intérieur. En 2017, le nombre d'agressions en France a atteint 2.813 (soit en moyenne 6 pompiers agressés pour 10.000 interventions). Le nombre d'agressions déclarées a notamment explosé à Paris et Marseille, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) a vu une augmentation de 68% des agressions.

Au total, le nombre d'agressions a triplé en dix ans. Chaque année, les pompiers sont envoyés secourir des personnes de plus en plus exposées aux violences provoquées par les détresses sociales, les comportements individualistes ou les excès d'alcool et de drogues. Si ces violences restent relativement rares (2.813 pompiers agressés sur 4,7 millions d'interventions), leur hausse continue inquiète la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui réclame des mesures "fortes" de l'Etat pour mieux protéger ses 147 000 troupes. En septembre dernier, pour la première fois depuis près de dix ans en France, un pompier est mort tué par la personne qu'il était venu secourir: un pompier de la BSPP de 27 ans, poignardé dans le Val-de-Marne.
 

 
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