Le président de Médias du Sud, groupe de chaînes de télévisions locales, Christophe Musset envisage de déposer le bilan. Son entreprise regroupe LCM, TV Sud Montpellier, TV Sud Camargue-Cévennes et depuis peu TV Sud PO. En cause la suppression des 750 000 euros versés par la région.
Le Groupe Médias du Sud, entreprise regroupant les chaînes locales, LCM, TV Sud Montpellier, TV Sud Camargue-Cévennes et TV Sud PO, dont
la fréquence vient de lui être attribuée, envisage de déposer le bilan à la fin juin. Annonce faite à Montpellier par son président Christophe Musset.
Cette décision, qui met en péril 80 emplois, dont 50 CDI, intervient après le désengagement du Conseil régional du Languedoc-Roussillon
qui a décidé de supprimer les 750.000 euros hors taxe, - soit 15% du chiffre d'affaires de 5,5 millions d'euros du groupe - qu'il payait en achat d'espaces annuellement depuis quatre ans, a précisé Christophe Musset.
"Si rien ne change d'ici juin, nous n'aurons d'autres choix que de déposer le bilan. Une perte de 750.000 euros ne peut être compensée pour une entreprise comme, la nôtre qui était juste à l'équilibre en 2013 après avoir connu une perte de 3 millions d'euros en 2009", a ajouté le PDG.
En décembre, le Conseil régional avait informé le Groupe Médias du Sud qu'il voulait se désengager et qu'il allait réduire ses achats de 750.000 euros à 200.000 euros.
"A ce moment, nous l'avions alerté en expliquant qu'un retrait aussi brutal nous mettait en danger et nous avions proposé un désengagement progressif en trois, le temps de trouver des investisseurs avec lesquels d'ailleurs nous avions déjà des discussions", a expliqué M. Musset.
Mais la région n'a rien voulu savoir. Et au 20 mai, selon Christophe Musset, elle n'a même pas rempli sa promesse à hauteur des 200.000 euros.
M. Musset et son associé Pierre-Paul Castelli avaient repris TV Sud Camargue au groupe Hersant en 2009, puis TV Sud Montpellier en 2010 au groupe NRJ et enfin LCM à Marseille fin 2011 à des indépendants. De surcroît, le groupe vient de se voir attribuer la fréquence pour TV Sud Pyrénées-Orientales
par le CSA. Ce dernier avait d'ailleurs reçu du Conseil régional une lettre de soutien en faveur du Groupe Média du Sud.
Un courrier a été adressé au président du conseil régional, le PS Christian Bourquin.
Mais, dans un communiqué, les salariés expliquent qu'il est resté "inflexible" sur le retrait brutal et surtout "sans aucune explication".
Dans les rangs des salariés, cette attitude agace d'autant plus que le conseil régional achète toujours de espaces dans d'autres médias, notamment dans des hebdomadaires, de bien plus faible audience. Les chaînes du Groupe Médias du Sud revendiquent 700.000 téléspectateurs par semaine.
"Si vous me donnez une raison de la décision de M. Bourquin, je prends", affirme M. Musset, alors que les salariés dénoncent "une décision arbitraire et non motivée" qui n'est autre qu'une "mise à mort".
Interrogée, la région n'avait pas réagi en milieu d'après-midi.
Une manifestation
Les salariés ont décidé de manifester ce vendredi 23 mai devant le conseil régional à Montpellier dès 8 h 00.