Un réseau de plus de 100 professionnels de l'urgence sociale pousse un "cri d'alarme" afin "d'alerter sur les dysfonctionnements graves du dispositif d'accueil des personnes en situation de précarité" dans l'Hérault. Les centres d'hébergement sont saturés.
Le Réseau Sans Toit ni Loi, formé il y a six semaines par des professionnels représentant la plupart des services dédiés aux personnes sans-abri de l'Hérault, dénonce dans un communiqué "le manque criant de solutions adaptées aux besoins des personnes".
Chaque jour des personnes continuent, inlassablement, à contacter le 115, sans solution", écrivent-ils. "Les personnes sans abri sont découragées, épuisées par un système inefficace qui broie et détruit plus qu'il n'aide".
"Nous n'acceptons plus", ajoutent-ils, "de devoir choisir de mettre à l'abri l'octogénaire diabétique OU l'unijambiste qui sort de l'hôpital, la femme victime de violence OU la mère sortant de la maternité avec son nouveau-né".
Ils dénoncent une "absence de stratégie locale face au problème croissant du sans-abrisme dans l'Hérault", alors que la fin de l'hiver marque la fermeture d'une partie des places d'hébergement d'urgence.
"Le Conseil Départemental et l'Etat se rejettent sans cesse la responsabilité de l'hébergement des familles", assurent-ils.
"Des enfants et leurs parents sont alors contraints de passer leurs nuits dans une voiture, une cave, un parking...".
Ce Réseau dénonce un "sous-calibrage" de l'hébergement d'urgence et de réinsertion à Montpellier, par rapport à d'autres grandes villes, a expliqué à l'AFP un porte-parole, refusant d'entrer dans "la bataille des estimations" du nombre de sans-abri sur le département.
Montpellier attire un grand nombre de personnes en situation de grande précarité, sans-abri, personnes vivant dans des squats, hébergées par des tiers, ou vivant dans un véhicule. Mais, assure le même porte-parole ayant requis l'anonymat "le problème est également criant à Béziers ou à Sète".
Début 2016, le nouveau préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel avait assuré en accompagnant une maraude du Samu social à Montpellier que la lutte contre l'exclusion était une "priorité majeure" de l'Etat dans le département.