Un ancien légionnaire jugé à Montpellier durant trois jours devant les assises pour le le meurtre de Denis Respaut. Il aurait tué l'homme en lui brisant le cou sur la plage de Carnon puis aurait poussé son cadavre vers le large. On n'a jamais retrouvé le corps de la victime.
Frantisek Skrecek avait écrit au juge d'instruction en mars 2011 pour lui raconter toute l'histoire. Un crime commis sur la plage de Carnon (Hérault) en 2010, à la demande de sa victime. Denis Respaut, malade et se sachant condamné, lui aurait demandé de mettre fin à ses jours. L'ancien légionnaire lui aurait brisé le cou, puis aurait poussé son corps au large en nageant.
Une histoire à peine croyable sur laquelle l'accusé reviendra en niant les faits quelques mois plus tard.
Disparu sans laisser de trace
Denis Respaut, 45 ans, était huissier de justice au tribunal correctionnel de Montpellier. Il a disparu le 18 mai 2010. Il habitait Carnon-plage.
Le soir de sa disparition, il avait dîné chez une amie en compagnie de plusieurs personnes de sa connaissance.
Une dispute avait éclaté avec l'un des convives, après quoi la victime était partie, accompagnée de Frantisek Skrecek.
Son entourage n'avait signalé sa disparition qu'en juillet de la même année.
Ce 10 février, aucune partie civile ne représentait la victime à l'audience.
Première journée d'audience
Le procès s'est ouvert à 14 h 00 au palais de justice de Montpellier
Nathalie Gracias s'est d'abord présentée comme ayant entretenu une relation ancienne et suivie avec la victime, sans vivre avec lui. Elle a été déboutée de sa demande de constitution de partie civile. Elle doit être entendue comme témoin dans ce procès dont le verdict est attendu mercredi.
Une enfance en République Tchèque
Lors de cette première journée d'audience, l'accusé a évoqué son enfance dans son pays natal, la République Tchèque. Agé de 41 ans aujourd'hui, Frantisek Skrecek a grandi dans une famille aimante et "où il ne manquait rien", entouré de ses parents, de son frère et de sa soeur. Arrivé comme maçon à Montpellier, ce "voltigeur", spécialisé dans les travaux les plus acrobatiques du BTP, serait, selon ses dires, rapidement devenu chef de chantier, avant de se marier.
L'amitié avec la victime
Il aurait également effectué un passage dans la Légion Etrangère. Le décès de sa femme l'aurait brutalement plongé dans la dépression. Essayant de "remonter la pente", il se serait ensuite lancé dans une auto-entreprise de rénovation. C'est à ce moment qu'il se serait lié d'amitié avec Denis Respaut, qui avait fait appel à ses services.
La rencontre de 2 solitudes
Leur rencontre est celle de 2 solitudes : celle du Tchèque, fuyant son pays où il aurait dû purger une peine pour vol et extorsion de fonds, et celle de l'ex-huissier du tribunal correctionnel de Montpellier, sans famille, déclaré invalide à la suite d'une longue maladie et de problèmes d'alcool. A la cour d'Assises de l'Hérault, voyez le reportage de Valérie Cohen-Luxey et Thierry Will.