Les risques d'échec scolaire sont importants en Languedoc-Roussillon

Dis-moi où tu habites, et je te dirai tes probabilités de réussite scolaire. L'ouvrage "Géographie de l'école 2014", cartographie les disparités sociales, de contexte scolaire et de moyens alloués à l'école d'un territoire à l'autre. 30% à 40% des communes du Languedoc-Roussillon sont concernées.

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En Languedoc-Roussillon, particulièrement pointé du doigt par la carte nationale, c'est la précarité économique des petites et moyennes communes qui expliquerait l'échec scolaire, principalement dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales.

Dans le Gard et dans l'Hérault, s'ajouteraient à la précarité économique, les difficultés de la vie familiale et l'habitat social en milieu urbain.

Seule, la Lozère tire son épingle du jeu. Si l'on excepte ce département, environ 40% des 186 cantons de la région sont classés comme "zone à risques" en matière d'échec scolaire.
Des villes comme Alès, Lunel, Béziers, Limoux ou encore Prades dans les Pyrénées-Orientales cumulent tous les handicaps et présentent les plus forts risques d'échec scolaire. Autre exemple, à Saint-Hippolyte-du-Fort, dans le Gard, presque 1 jeune sur 2 sort de l'école sans diplôme.

Au total, en France, 900 cantons sont considérés comme présentant le plus de risques d'échec scolaire.
Ces cantons sont majoritairement situés dans les départements du nord de la France et ceux du pourtour méditerranéen, des Pyrénées-Orientales au Var. Cette catégorie regroupe deux classes de cantons : ceux dans lesquels on observe un "cumul de fragilités économique, familiale et culturelle en milieu urbain" et ceux où l'on constate une "précarité économique dans les petites et moyennes communes".



Alors que les détracteurs de la réforme des rythmes scolaires critiquent des inégalités dans les activités périscolaires laissées à la charge des communes, la lecture de cet ouvrage publié par le ministère de l'Education nationale confirme que de multiples inégalités à l'école existaient déjà, illustrées au niveau de la trentaine d'académies, des régions, des départements ou des cantons.

"La plupart des académies doivent composer avec une grande diversité de territoires", souligne le document, destiné à éclairer les décisions des recteurs d'académie et des collectivités.

"Le problème des territoires, c'est un vrai sujet", souligne Catherine Moisan, directrice de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). "Il existe des inégalités sociales, mais aussi territoriales ou de la diversité, dues à autre chose que la dimension sociale. Il y a des facteurs historiques et culturels très complexes".

Tous les élèves n'ont pas les mêmes probabilités de décrocher leur bac, ou de se retrouver en échec scolaire, suivant leur lieu d'habitation, leur milieu socio-économique et leur structure familiale.
Mieux vaut être scolarisé dans l'académie de Rennes, Nantes ou Grenoble (+de 90% de succès au bac), qu'à Créteil, Amiens ou en Guadeloupe.
Certains grandissent dans un milieu plus favorable: à Paris, 70% des enfants ont un parent qui a au moins le bac, seulement 19% en Guyane. Les enfants de milieux très favorisés se trouvent plutôt dans les départements urbains, mais peuvent habiter des logements surpeuplés (Paris, Hauts-de-Seine). Les élèves de milieu défavorisé sont plutôt dans le nord et l'est, à la Guyane et la Réunion.

Reportage F3 LR : N.Mutel et F.Detranchant

Dépenses par élève très variables

"Géographie de l'école" met en parallèle une carte des zones à risque d'échec scolaire, précise au niveau du canton, et une carte des jeunes de 15-24 ans sans diplôme non scolarisés, qui va de 19% dans l'académie de Rennes à 36,5% en Corse. Elle s'envole à 62% dans certains cantons.
"La correspondance entre zones cumulant les difficultés sociales et zones à parts élevées de jeunes non diplômés est fréquente, mais pas systématique", souligne la publication. Des facteurs comme l'histoire industrielle ou les politiques publiques peuvent intervenir.
Les dépenses par élève varient fortement, qu'elles proviennent de l'Etat, qui verse les salaires des personnels, ou des collectivités locales, responsables de la construction des établissements, de leur équipement et leur fonctionnement.

L'Etat dépensait en 2011 en moyenne nationale 3.130 euros par écolier, 5.570 par collégien, 7.660 par lycéen.
Ces sommes étaient plus élevées dans les régions Lorraine, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Bourgogne, Auvergne, Limousin et Corse, mais plus faibles en Bretagne et Pays de la Loire, où 40% des élèves fréquentent le privé sous contrat.

Côté collectivités, les dépenses par élève du secondaire variaient en 2011 du simple au triple suivant les régions.  
Les zones rurales ont plus souvent de petites écoles (deux classes ou moins), tandis que 23% des écoles, surtout en zones urbaines, comptent huit classes ou plus et accueillent près de la moitié des écoliers.
En ville, les établissements disposent d'une "surface non bâtie" (cour de récréation, terrain de sport...) moindre qu'à la campagne : à Paris, la surface cadastrale des collèges et lycées est environ cinq fois inférieure à la moyenne nationale.
Dans le secondaire, la mixité sociale est très variable. En Ile-de-France, le document relève des écarts entre établissements publics forts "du fait de l'existence de lycées très réputés et de lycées plus populaires, alors que les lycées privés accueillent très majoritairement une population favorisée".
En Bretagne en revanche, "les établissements sont un peu plus mixtes socialement, il y a moins de différence entre eux, et c'est équivalent  pour le public et le privé", précise Mme Moisan.
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