Les surveillants pénitentiaires ont manifesté, très tôt ce matin du jeudi 5 décembre, devant la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault). Épuisés, ils refusent l'instauration des 3 jours de carence en cas d'arrêt maladie, dénonçant une constante dégradation de leurs conditions de travail, liées à la surpopulation carcérale.
Ils étaient une soixantaine, ce matin du 5 décembre, rassemblés à 6h30 devant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault). Des agents pénitentiaires en colère, qui dénoncent une "attaque" de la fonction publique contre leurs acquis sociaux.
En cause : l'instauration de 3 jours de carence, pour tous les agents de la fonction publique, en cas d'arrêt maladie. Une décision que contestent les surveillants, qui se sentent "ignorés et méprisés" face "aux dégradations" de leurs conditions de travail. "La situation n'est plus tenable, les fonctionnaires se mettent en arrêt maladie parce qu'ils n'arrivent plus à gérer", déclare Tristan Visiter, surveillant pénitentiaire. Il exerce ce métier depuis 15 ans, et dénonce "un cercle vicieux".
22 surveillants en moins
Pour 500 places, plus de 1000 détenus sont incarcérés entre les murs de la prison. "On a 170 % de surpopulation carcérale et 140 détenus dorment par terre, déplore Tristan Visiter. Il y a des punaises de lits dans presque toutes les cellules, ainsi que des cafards et des rats". Il s'insurge : "Ça nous retombe dessus car les conditions des détenus sont directement liées à celles des surveillants. Quand on arrive le matin on fait le travail de 2 ou 3 personnes."
Il manquerait 22 surveillants sur les effectifs totaux. "On n'est jamais arrivé à un tel niveau de surpopulation, affirme Tristan Visiter. Chaque jour la situation s'empire et on ne nous donne pas de solutions dans l'immédiat."
Les manifestants ont bloqué la prison jusqu'à 9 heures du matin, une dizaine d'entre eux a rejoint les rangs de la mobilisation générale lancée par l'intersyndicale de la fonction publique, à partir de 10 heures, dans le centre-ville de Montpellier.
(Écrit avec Mathias Garnier)