Pour la Journée Internationale des Migrants, instaurée par l’ONU, une centaine de personnes se sont réunies ce dimanche 18 décembre 2022 à Montpellier pour affirmer leur soutien aux migrants sans-papiers. Nous avons recueilli le témoignage de l’un d’entre eux.
Soutenir à voix haute les milliers de migrants vivant à Montpellier, c'est la cause que sont venus défendre dimanche 18 décembre 2022 une centaine de manifestants, dont cet homme, exilé en France depuis deux ans. Forcé de quitter la Côte d’Ivoire pour avoir été membre d’un parti politique d’opposition, Cédric demande l’asile en France, en vain jusqu’ici. Aujourd’hui, il attend une réponse pour un titre de séjour.
"L’administration te demande une fiche de paye. Et en même temps, on te dit que tu ne peux pas travailler tant que tu n'as pas de titre de séjour. Si tu essaies d'aller sur un chantier pour pouvoir travailler quelques jours, ils profitent de toi en te payant parfois 60 euros. Et même les 60 euros que l'on promet, tu n'es pas sûr de les avoir, car ils savent que tu n’as pas les papiers", confie Cédric.
Des démarches administratives difficiles, proche de l’absurde pour Cédric.
"Je me dis c’est des bouts de papiers, quand quelqu’un meurt on l’enterre pas avec. Il faut plus regarder l’humain que le papier", poursuit-il.
"Des conditions de vie décentes"
Et il est loin d’être un cas isolé, d’où l’importance pour ces associations de manifester contre le nouveau projet de loi du ministre de l’Intérieur qui veut créer un titre de séjour "métiers en tension" pour les travailleurs sans papiers déjà sur le territoire. Mais pour les personnes mobilisées, il faut reconnaître les droits de chaque individu, en clair : régulariser tous les sans-papiers.
"Le problème, c'est qu'il n'y pas d'égalité des droits. En France, il y a des centaines de milliers de travailleurs sans-papier qui cotisent et qui n'ont pas accès à des conditions de vie décentes ou des revenus décents", confirme Cécile Casagrande, du Collectif Migrant-e-s Bienvenue 34.
Dans son pays d’origine, Cédric risque la prison pour ses positions politiques, alors il s’accroche à son espoir d’obtenir un titre de séjour d’ici deux mois.
Ecrit avec Mathilde Iehl.