Décrite comme "violente, manipulatrice, menteuse et vénale", la mère d'Amandine, affamée jusqu'à sa mort, dit avoir été maltraitée dans son enfance

Pour l'avant dernier-jour du procès de Sandrine Pissara, jugée pour actes de torture et de barbarie envers sa fille Amandine, 13 ans, affamée jusqu'à sa mort dans un placard, et du beau-père de l'adolescente martyre, les jurés se sont penchés sur la personnalité des accusés.

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À l'avant-dernier jour du procès, jeudi 23 janvier 2025, la personnalité des accusés était au centre des débats de la cour d'assises de l'Hérault. "Une femme violente, manipulatrice et menteuse et vénale". C'est comme cela qu'est décrite Sandrine Pissara, l'accusée dans le rapport de personnalité.

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Pour expliquer les actes de barbarie commis sur Amandine, elle revient sur son enfance. En pleurs, elle explique avoir elle aussi été maltraitée par sa mère et sa sœur. "J’ai été frappée, j’ai été battue, c’étaient des gifles, des claques, des coups de pied. C’était l’humiliation. Mon père n’était jamais présent", sanglote l'accusée dans le box. Une enfance violente dans la misère, durant laquelle elle dit avoir dû travailler pour payer ses cahiers d'école.

Le 6 août 2020, jour de son décès d'un arrêt cardiaque, au domicile familial de Montblanc (Hérault), près de Béziers, Amandine, 13 ans ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m, victime des "actes de torture ou de barbarie" pour lesquels sa mère, Sandrine Pissarra, 54 ans, est jugée depuis lundi, avec son compagnon Jean-Michel Cros, 49 ans.

La cour est revenue sur les enfants de Sandrine Pissarra. Elle en a eu huit de trois pères différents. Deux de ses filles sont mortes, l'une a succombé à l'âge de trois mois de la mort subite du nourrisson et Amandine martyrisée et affamée jusqu'à sa mort.

Confinement égale mort

L'adolescente n'était pas revenue au collège après la fin du confinement quelques semaines avant sa mort. Une surveillante d'internat rapporte à la barre que la jeune fille "ne se confiait pas. Elle volait à la cantine, n’avait jamais de manches courtes et était terrorisée à la moindre mauvaise note."

Quand Emmanuel Macron a annoncé le confinement, Amandine s’est effondrée au sol. Elle a dit : 'je vais mourir'

Une surveillante du collège d'Amandine

Devant la cour d'assises de l'Hérault


"Elle m’a dit : 'aide-moi, ne m’abandonne pas'. Elle n'arrivait plus à respirer et répétait en boucle je vais mourir", ajoute la surveillante.

Lola Gallego était surveillante au collège d'Amandine au printemps 2020. © E. Terpereau / F3 Occitanie

Jean-Michel Cros, le beau-père d'Amandine, également sur le banc des accusés pour avoir fermé les yeux sur les crimes est décrit comme quelqu'un de gentil, naïf et faible, totalement sous l'emprise de Sandrine Pissara. Il a tenté de s'en séparer mais elle l'a supplié de rester.

Filmée en permanence

A la barre, il a dit vouloir donner sa vie pour ramener celle d'Amandine. Lui aussi pleure et bégaie. Il se sentait "impuissant" face à la situation. Pourtant, il avait, sur son téléphone, les images des caméras qui surveillaient en permanence la jeune fille enfermée nue dans un cagibi durant des semaines. Des images terribles projetées à la cour dans un silence glaçant. " Comment avez-vous pu ne pas voir ?", demande encore le président à l'accusé.

Les plaidoiries des parties civiles suivies du réquisitoire sont attendues jeudi après-midi. Le verdict sera rendu vendredi. Sandrine Pissara encourt la réclusion criminelle à perpétuité, son ex-compagnon, 30 ans de prison.

Écrit avec Paul Jorge.

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