Jalal est un étudiant marocain menacé d’expulsion. Une situation qui touche ses camarades qui se sont mobilisés ce mardi matin devant le tribunal administratif de Montpellier où son avenir se joue.
A 26 ans, Jalal El Idrissi est étudiant en master 2 négociations de projet internationaux à l'université Paul Valéry de Montpellier. De nationalité marocaine, il est aujourd’hui menacé d’expulsion car la préfecture remet en cause le sérieux de ses études du fait d’une réorientation qui a entraîné son redoublement. “Oui, j’ai fait une réorientation”, admet Jalal El Idrissi. “Avant j’étais dans une mauvaise formation qui ne me correspondait pas, mais aujourd’hui je suis dans une formation qui me plaît. J’ai tout fait pour réussir, tout se passe bien dans mes études. Il ne me reste que cette carte de séjour à obtenir pour pouvoir finir et obtenir ce diplôme.”
Soutenu par l’université Paul Valéry et ses étudiants
Jalal El Idrissi est entré en France en 2014 pour des études technologiques, mais il se réoriente au bout d'un an. Depuis, son parcours est irréprochable. “C’est un étudiant qui est brillant”, témoigne Joséphine Arnault, la vice-présidente des étudiants de l’université Paul Valéry. “Il a eu son premier semestre avec mention et ça fait des années qu’il a des très bonnes notes. Il n’y a pas de raison pour qu'une erreur d’orientation lors de sa première année universitaire lui gâche le reste de sa vie.”
Jallal est soutenu par de nombreux étudiants qui l’ont accompagné ce mardi au tribunal administratif de Montpellier. Ses professeurs, mais aussi le vice-président de l’université Paul Valéry ont quant à eux fourni des attestations insistant sur l’assiduité et le sérieux de l’étudiant.
6 mois de stage pour obtenir son diplôme
Pour valider son master, Jalal doit encore effectuer un stage de 6 mois dans une entreprise. Ce stage, l'étudiant l’a déjà décroché mais il a besoin du renouvellement de son visa pour le réaliser, ce que lui refuse la préfecture.
“Ce qui justifie aux yeux de la préfecture ce titre de séjour, c’est le fait que Monsieur El Idrissi se soit réorienté”, explique Sébastien Avallon, son avocat. “Avant d’être étudiant au sein de l’université Paul Valéry, il avait choisi une autre voie universitaire et donc son premier visa étudiant pour ce premier projet universitaire n’a pas été renouvelé parce qu’on a considéré un manque de sérieux dans ses études. Or on voit bien aujourd’hui, au regard de ses résultats, que le sérieux dans ses études il l’a démontré.”
L’avocat demande donc au tribunal administratif d’annuler la décision prise par le préfet et d'abroger son expulsion. L’affaire est mise en délibéré, la décision doit être rendue d’ici une à deux semaines.