Gilbert Gréaux, ancien propriétaire d'un château dans l'Hérault doit répondre de trois viols et 17 agressions sexuelles devant la cour d'assises de l'Hérault à Montpellier. En fuite aux Etats-Unis, il avait été jugé par défaut en février 2022 et condamné à treize ans de réclusion criminelle. Il a été arrêté et extradé en 2023.
Le verdict avait été prononcé devant un box vide. 13 ans de réclusion pour trois viols et 17 agressions sexuelles. En fuite aux Etats-Unis, Gilbert Gréaux, 77 ans avait été condamné par défaut en février 2022 pour le viol et l'agression sexuelle de 17 femmes dans son domaine viticole, un chateau situé à Saint-Jean-de-Fos, dans l'Hérault. L'accusé aujourd'hui âgé de 79 ans est cette fois bien présent. Il a été arrêté en Floride où il avait pris la fuite et a été extradé en octobre 2023.
Libérer les "chakras" et "l'aura"
Cheveux blanc argenté, coiffés en arrière, c'est un vieil homme distingué et un peu sourd qui est jugé à partir ce lundi 2 décembre 2024
Le "châtelain magnétiseur" avait racheté le château de Valloubière à Saint-Jean-de-Fos après avoir fait fortune dans l'immobilier dans le Var et aux Antilles. Gilbert Gréaux qui tenait des chambres d'hôtes sur son domaine viticole est accusé d'avoir abusé de plusieurs femmes après des repas arrosés suivis de séances de massage collectives et individuelles.
Après le dîner, l'accusé proposait aux clientes du domaine des séances d'hypnose et de magnétisme pour libérer les "chakras". Les victimes supposées se seraient alors retrouvées allongées nues dans le local "zen". Certaines diront aux enquêteurs avoir été incapables de réagir, quand Gilbert Gréaux leur a massé le dos, les seins et puis les parties génitales : des massages sur le pubis pour "libérer l'aura et les chakras".
Nie en bloc
Trois d'entre elles, dénonceront des pénétrations digitales, donc des viols. Des accusations niées en bloc par l'accusé, de nouveau en ce premier jour d'audience.
Je conteste toutes ces accusations. Je n'ai jamais commis ni les viols ni les agressions sexuelles.
Gilbert Gréaux, accuséInterrogé par le président de la cour d'assises
"Ce n'est pas un réel toucher mais un effleurement. Lors de passes magnétiques, il peut y avoir une confusion. Un huissier viendra déposer à la barre. Il a pu constater que parfois on pouvait sentir que l'on était touchée mais que ce n'était pas le cas", renchérit son avocate, Me Iris Christol.
"C'est la position de Monsieur Gréaux qui en revanche a pris conscience de la souffrance de ces femmes qui on toutes l'impression d'avoir été touchées et en subissent encore le préjudice. Il conteste des pratiques à visée sexuelle et la qualification pénale de ces faits", poursuite l'avocate, interrogée par France 3 Occitanie.
Pas de huis clos
Une position qui n'a pas surpris les parties civiles. Elles étaient présentes lors de la première audience, lorsque l'accusé a été jugé par défaut. "Depuis le début de la procédure qui date d'une dizaine d'années, les parties civiles auraient aimé une prise de conscience. Certaines sont revenues à l'audience. Elles sont toutes sûres d'une chose : de ne pas vouloir de huis clos. Elles espèrent être entendues et que l'accusé entendra ce qu'elles ont vécu", réagit Me Sophie Cousin l'une des avocates des parties civiles.
En 2003, Gilbert Gréaux avait déjà été condamné par le tribunal de Basse-Terre en Guadeloupe à trois ans de prison dont deux ferme pour des agressions sexuelles à Saint-Barthélémy (Antilles). Peine ramenée à deux ans avec sursis en appel.
"Pourquoi renouveler dans l'Hérault cette activité pour laquelle vous avez été condamné et ne pas vous consacrer qu'à la vigne et aux chambres d'hôtes ?", demanderont tour à tour le président Didier Guissart, et l'avocat général Corine Béal à l'accusé.
Je reconnais que c'était une erreur. Je me suis senti investi d'une mission : soulager la douleur.
Gilbert Gréaux, accusé
Une preuve de son "inconséquence", s'il est coupable ou parce que l'hypnose lui donne la possibilité "d'une prise de pouvoir sur l'autre" pour l'expert-psychologue qui a analysé l’accusé. Les jurés disposent de cinq jours pour se prononcer. L'accusé risque 15 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi 6 décembre.