Dans le cadre de la Ligne à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan, le gestionnaire SNCF Réseau organise un atelier citoyen autour de la future construction d’un viaduc au-dessus de la ville de Poussan, près de Montpellier.
La construction d’un viaduc ferroviaire à Poussan, entre Montpellier et Sète, est désormais au cœur de cet atelier citoyen. La majorité d’entre eux habite à proximité du tracé de la LGV Montpellier-Perpignan. "Nous avons déjà le passage de l'autoroute, qui a un impact assez fort sur le village à proximité. Là, nous sommes sur un viaduc encore plus important, donc forcement cela inquiète, tant sur l'aspect visuel que les sur les impacts sonores", confie Yvan Godard, habitant de Poussan.
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17 personnes consultées
Julie Maurras, elle, est contre le projet. Elle pourrait voir l’ouvrage depuis les fenêtres de sa maison : "J'ai bien compris à la réunion de novembre qu'on n'avait plus le choix." Elle espère donc maintenant peser sur les aspects visuels et sonores, liés à l'ouvrage.
Foutu pour foutu, autant être au cœur du projet. Connaître en amont comment cela va se dérouler, ce que l'on peut choisir, comment va être le viaduc ?
Julie Maurras, habitante de Poussan
Au total, 17 personnes sont consultées par le groupe SNCF sur la construction d’un viaduc de 1400 mètres de longueur et de près de 28 mètres de hauteur. Pour le gestionnaire d'infrastructure du réseau ferré, c'est travailler sur les aspects architecturaux, mais pas seulement : "Est-ce qu'ils souhaitent un ouvrage emblématique et qui se voit ? Est-ce qu'ils souhaitent au contraire un ouvrage qui peut se dissimuler et être le moins visible possible dans le paysage ? Quel type de matière employer ? Est-ce qu'ils préfèrent une infrastructure en béton, en métal ? Et derrière tout ça, quels sont les impacts sur les ressources en eau et la biodiversité", détaille Stéphane Lubrano, chef de projet SNCF Réseau.
"Projet obsolète" pour les opposants
Les fervents opposants ont fait le choix de la chaise vide. Pour l’association Alerte LGV sur le bassin de Thau, cet atelier n’a pas de sens. "C’est tout à fait dérisoire de vouloir nous consulter pour nous demander finalement la couleur de quelque chose que personne ne veut ici sur le territoire, avance Hélène Bras, l'avocate d'Alerte LGV sur le bassin de Thau. Et avec les événements climatiques à venir, on s'est rendu compte que c'est tout le projet qui est obsolète."
L'idée est née il y a une trentaine d'années et le projet serait réalisé près d'un demi-siècle plus tard, insiste la militante."On va être confrontés au recul du trait de côte, à la montée des eaux, à la fragilisation de la ligne existante. Alors, il faut remettre à bas complètement, ces projets d’infrastructures."
"Ils ont eu toutes les peines du monde à constituer cette commission", affirme Hélène Bras qui juge "assez grotesque de venir faire de la figuration". Le résultat de l’atelier citoyen sera restitué en fin d’année. Le viaduc ferroviaire de Poussan pourrait voir le jour à l’horizon 2030.
Écrit avec Esméralda Terpereau.