Cinq ans après l’apparition du Covid-19, la grippe revient en force : elle représente même l’infection respiratoire aiguë la plus sévère, cet hiver. En Occitanie, comme ailleurs en France et en Europe, cette épidémie sature les CHU du Languedoc et du Roussillon, passés en plan "hôpital en tension".
"Intensification de l'activité grippale en ville dans l'Hexagone. Sévérité marquée de l'épidémie, avec une activité hospitalière très élevée et une nette augmentation des décès" : le dernier bulletin de l'agence Santé Publique France, émis pour la semaine du 6 au 12 janvier 2025, fait plutôt froid dans le dos !
En cause, la co-circulation des trois virus grippaux, qui répondent aux doux noms de : A (H1N1) pdm09, A (H3N2) et B/Victoria.
La grippe est redevenue l’infection respiratoire la plus sévère cet hiver, d'autant que le Covid-19, lui, affiche une activité stable à des niveaux bas.
Mais attention, prévient Charlotte Boulle, épidémiologiste au CHU de Montpellier, "le Covid-19 n'a pas disparu pour autant, loin de là, même si depuis octobre il circule à des niveaux faibles. On a juste évité la double peine grippe/Covid, cet hiver".
Retrouver les gestes barrières
Comme le souligne Santé Publique France, Charlotte Boullé rappelle qu’en complément des vaccinations et des traitements préventifs existants, la pratique des gestes barrières reste indispensable pour se protéger de l’ensemble des maladies hivernales.
Se laver les mains ne suffit pas, il faut aérer matin et soir les pièces pendant quelques minutes et porter un masque en cas de fièvre, mal de gorge ou de toux, dans les lieux fréquentés.
Charlotte Boulle, épidémiologiste du CHU de Montpellier
Se vacciner contre la grippe, une pratique peu répandue
Ces virus attaquent en général entre les mois d'octobre et mars et évoluent chaque année. Pour être efficace, la vaccination contre la grippe s'effectue en général avant l’hiver, mais il est encore possible de se faire vacciner jusqu'au 31 janvier en pharmacie. Il faut attendre environ 10 à 14 jours après l'injection, pour une protection complète.
Mais en France, "en général, on se vaccine peu contre la grippe" estime Charlotte Boulle.
Seules un tiers des personnes éligibles à cette vaccination, le font.
À titre d'exemple, cette année, le département du Gard compte 5200 personnes vaccinées en moins par rapport à l'an dernier.