Dans l'Académie de Montpellier, 150 Ukrainiens sont désormais scolarisés. C'est le cas de Karina Skyba qui a fait sa rentrée mercredi 16 mars au collège Joffre.
Ce mercredi matin est spécial pour Karina Skyba. L'adolescente de 14 ans fait sa première rentrée scolaire en France.
Le 23 février dernier, elle était encore sur les bancs de son école de Kiev. L'urgence de la guerre l'a obligée à monter dans un train avec sa mère et sa sœur. Après sept jours de voyage, la famille arrive dans l'Hérault.
La sœur de la maman est mariée avec un Français et vit à Saint-Aunès, près de Montpellier. Les conditions sont réunies pour se remettre sur les rails d'une vie plus paisible.
Un retour à la normalité
Ce matin, sur la table du petit déjeuner, un gâteau ukrainien. Une sucrerie pour rappeler à Karina son pays, mais aussi pour fêter un anniversaire. Son cousin souffle en effet ses 13 bougies ce matin.
L'émotion de la famille est grande, mais Karina ne voudrait pas être en retard pour son premier jour de classe en France.
C'est un jour particulier, on rentre dans une forme de normalité, cette normalité c'est l'accès au collège, aller à l'école avec son sac et reprendre les cours.
Hervé Iffrig, oncle de Karina qui l'accueille
S'immerger dans la vie française
La jeune ukrainienne intègre une classe pour élèves allophones [NDLR : élèves dont la langue maternelle est une langue étrangère], au collège Joffre. Au total, ils sont 150 à avoir été accueillis par l'Académie de Montpellier dont une trentaine pour l'Hérault.
Pendant six semaines, elle va apprendre les rudiments de la langue. Une première étape avant d'accéder à d'autres cours comme l'EPS ou encore les arts plastiques.
Renaud Lazar, le principal du collège explique : "Le but est une inclusion progressive dans le maximum de cours avec leurs camardes qui suivent un cursus normal dans le système français."
La classe destinée aux étrangers dure un an. Après cette période, Karina sera redirigée dans un autre établissement de l'Académie de Montpellier.
L'Ukraine jamais bien loin
Les professeurs sont chaleureux, et surtout bien choisis : deux d'entre eux sont ukrainiens et vivent en France. Les cours se font entièrement en français, mais en cas de barrière de la langue, c'est un plus !
Les événements vont vite pour Karina. Il y a trois semaines, elle était au collège mais en Ukraine. Aujourd'hui, ses pensées se tournent souvent vers Kiev.
Je suis inquiète pour ma grand-mère et mon grand-père qui sont restés en Ukraine. Mais je suis contente qu'une partie de ma famille soit en sécurité
Karine Skyba, réfugiée ukrainienne
L'Académie de Montpellier est consciente du rôle à jouer auprès de ces jeunes réfugiés. Une cellule psychologique ainsi qu'un suivi avec l'infirmière et l'assistante sociale a été mis en place.