"Il a tenu des propos qu'il regrette" : l’influenceur algérien expulsé de France et refoulé d’Algérie "a droit à un procès équitable" selon ses avocats

Les avocats de l'influenceur d'origine algérienne interpellé à Montpellier ont pris la parole vendredi 10 janvier 2025. Expulsé de France, refoulé d'Algérie, l'homme de 59 ans est accusé d'avoir appelé à la violence dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, alors que le contexte diplomatique entre la France et l'Algérie est explosif.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils ont dressé le portrait d'un père de famille de 59 ans ayant obtenu sa "régularisation sur le territoire français" il y a 15 ans. Les avocats de l'influenceur algérien interpellé à Montpellier ont pris la parole vendredi lors d'une conférence de presse à laquelle a assisté France 3 Occitanie.

À LIRE AUSSI - "Il est complètement dépassé par ce déchaînement" : retour en France immédiat pour l'influenceur algérien expulsé, Alger refuse de l'accueillir

"Doualemn" avait été interpellé dimanche 5 janvier 2025 après des signalements du maire de Montpellier et du préfet pour une vidéo publiée sur TikTok. Dans celle-ci, il "appelait à donner une sévère correction, à frapper un homme semblant résider en Algérie", selon un communiqué du parquet. L'influenceur "a reconnu la matérialité des faits en indiquant qu'il était sous l'influence d'un traitement de substitution aux stupéfiants".

"Père de famille", "citoyen lambda"

Lors d'une conférence de presse, Maître Émilie Brum l'une de ses avocates, a dressé le portrait d'un homme qui "n’est pas influenceur mais occupe un emploi bien plus difficile puisqu’il est agent d’entretien depuis 15 ans." Il a franchi les portes de mon cabinet il y a 15 ans pour obtenir la régulation de sa situation administrative."

Alors âgé de 34 ans, il a un lourd passé judiciaire puisque condamné à six reprises selon Noémie Schulz, journaliste à franceinfo. "Malgré son passé judiciaire, nous avons obtenu sa régularisation", souligne Me Brum. Il était donc "en règle" et titulaire d’un titre de séjour "portant la mention vie privée et familiale".

Ce père de deux enfants, dont un est handicapé, grand-père également selon l'avocate, "n’a plus commis aucune infraction sur le territoire français. Depuis 15 ans, son casier judiciaire ne comporte plus aucune mention et c’est (…) un citoyen lambda." Ses enfants ont la nationalité française, poursuit Me Brum. 

C’est quelqu’un qui a tenu non pas les propos qu’on lui prête, il a tenu un certain nombre de propos qu’il regrette aujourd’hui, Mais c’est un homme qui a droit de s’expliquer et qui a droit à un procès équitable.

Avocats de "Doualemn"

Pour Maître Jean-Baptiste Mousset, l'influenceur et agent d'entretien est victime d'une bataille de traduction et du contexte diplomatique tendu entre le France et l'Algérie. "La publication incriminée a été détournée de son sens initial", selon lui. "Il a été écarté tout appel au meurtre, toute intention de tuer et tout comportement antisémite. Tout cela a été écarté par l’enquête judiciaire", précise-t-il. "Doualemn" doit être jugé par le tribunal correctionnel de Montpellier le 24 février à 14h. 

À LIRE AUSSI - Influenceur algérien interpellé : pas d'appel au meurtre, l'homme sera finalement jugé pour incitation à la commission de violences

Le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent, n’avait pas sollicité son placement sous contrôle judiciaire. Et aucune demande auprès d’un juge de la liberté et de la détention n'avait été formulée en vue de son incarcération provisoire. "Il attendait et espérait pouvoir comparaître libre devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 24 février prochain. Contre toute attente, avec une forme d’urgence inédite, le ministère de l’Intérieur a pris un arrêté d’expulsion", détaille Jean-Baptiste Mousset.

"Répression à outrance"

"Nous craignons unanimement une répression à outrance dans l’action de l’administration, se désole Me Mousset. Il s’agit d’un tournant inédit dont notre client fait les frais. Nous ne souhaitons pas que les résidents algériens en France deviennent les fusibles des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France." A son retour d'Alger jeudi soir, il a été de nouveau placé en Centre de rétention administrative, à Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne. 

Vendredi matin, la polémique avait pris une tournure nationale, le gouvernement français réagissant par la voix du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. "On a atteint avec l'Algérie un seuil extrêmement inquiétant", a affirmé Bruno Retailleau, qui s'exprimait lors d'un déplacement à Nantes sur la thématique des visas. "Je pense que la France ne peut pas supporter cette situation", a-t-il encore dit, appelant à "évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition vis-à-vis de l'Algérie" pour "défendre nos intérêts".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information