Jean-Michel Moulun, un ancien boxeur de 53 ans, originaire de Maubeuge dans le Nord comparaît devant la cour d'assises de l'Hérault à Montpellier pour avoir tué et décapité une septuagénaire en octobre 2021 à Agde. Il nie être l'auteur de ce crime odieux.
L'horreur. C'est le sentiment qui prédomine lorsqu'on évoque l'affaire sur laquelle vont se pencher les jurés de la cour d'assises de l'Hérault du 9 au 11 décembre 2024. Ils vont juger Jean-Michel Moulun, 53 ans. L'ancien boxeur est soupçonné d'avoir tué et décapité Evelyne, une institutrice à la retraite. La dame de 77 ans a été sauvagement assassinée le 13 octobre 2021 dans sa maison d'Agde dans l'Hérault. Elle y vivait seule depuis le décès de son mari, deux ans plus tôt.
Décapitée
C'est son fils, résident dans la région parisienne, inquiet de voir sa mère allongée sur le sol dans la maison sens dessus dessous, à travers les caméras de surveillance installées chez elle qui avait appelé les secours. Sur place, les policiers avaient découvert le corps de la victime mutilé. La septuagénaire avait été décapitée. Sa tête, posée sur la table de la cuisine.
Suspect interpellé
Un suspect avait été rapidement interpellé à Vias, près d'Agde. Il s'agissait de Jean-Michel Moulun, 51 ans. L'homme et sa compagne avaient été employés pour le ménage et des travaux de jardinage par la victime avant d'être congédiés un an plus tôt pour des soupçons de vol.
Jean-Michel Moulun avait été filmé par les caméras de vidéosurveillance d'un distributeur en train de retirer de l'argent avec la carte bleue de la victime. Des courses effectuées peu avant le drame par la vieille dame avaient été retrouvées dans le réfrigérateur du suspect.
Images et ADN
D'autres éléments accablent le suspect. "Des images d'un homme correspondant à son physique portant un masque chirurgical, des gants en latex et un grand couteau, et des traces ADN de la victime sur des chaussures trouvées au domicile du suspect, sa voiture localisée à proximité du domicile de la victime ". Ils avaient été détaillés par le procureur de Béziers au moment de sa mise en examen pour vol et assassinat.
l'accusé nie les faits
Jean-Michel Moulun ne nie pas sa présence sur les lieux, mais prétend être tombé dans un guet-apens ourdi par quatre "blacks" auteurs du crime et qui l'auraient obligé à se rendre chez la victime et à assister à la décapitation. "Depuis, le début de l'instruction, il maintient sa position, indique l'un de ses avocats Me Josy Jean Bousquet, contacté par France 3 Occitanie. Il affirme que ces personnes l'auraient menacé et obligé à prendre la carte bancaire de la victime pour aller retirer de l'argent.
Jean-Michel Moulun se dit innocent. Nous plaiderons l'acquittement.
Me Josy-Jean Bousquet, avocat de la défense
Il espère que ce procès fera toute la lumière sur cette affaire, que la cour reconnaîtra son innocence. Nous plaiderons l'acquittement", ajoute l'avocat.
La famille de la victime va demander le huis clos
"C'est une ligne de défense aberrante, confie Me Nathalie Langlois-Thieffry, avocat des enfants de la victime, partie civile, contactée par France 3 Occitanie. Cette version n'est corroborée par aucun élément du dossier. C'est incohérent.
Comment croire qu'un homme témoin d'une décapitation puisse rentrer chez lui avec les courses de la victime ?
Me Nathalie Langlois-Thieffry, avocat partie civileFrance 3 Occitanie
"Accablés", les enfants de la victime seront toutefois présents au procès de l'assassin présumé de leur mère. Des enfants tellement meurtris par l'affaire et sa publicité qu'ils souhaiteraient qu'elle soit jugée à huis clos.
Jean-Michel Moulun, l'accusé, ancien boxeur professionnel dans les années 90 et candidat du Front national en 2014 à Haumont dans le Nord, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.