Déjà accusé de quatre meurtres et six viols, les enquêteurs s'intéressant à nouveau au profil de François Vérove, dit "le Grêlé". L'ancien gendarme et policier qui avait élu domicile dans l'Hérault, pourrait avoir tué un autre homme, en 1990. Explications.
La liste des victimes du Grêlé va-t-elle se rallonger ? Selon nos confrères de BFM TV, la justice continue d'enquêter sur le tueur en série, qui s'était suicidé en 2021, laissant derrière lui une lettre d'adieu expliquant son besoin de "tuer". Son corps avait été retrouvé au Grau-du-Roi dans le Gard le 29 septembre 2021.
Aurait-il commis un autre meurtre en 1990 ?
Dans un article publié ce jeudi 16 janvier, BFM TV affirme que le pôle crimes sériels ou non élucidés de Nanterre, surnommé le pôle "cold case", a rouvert le dossier du Grêlé par un réquisitoire supplétif, en date du 18 novembre 2024. Joint par nos soins, le tribunal judiciaire de Nanterre a confirmé ces informations auprès de France 3 Occitanie. Ce dernier précise : "s’agissant d’un dossier à l’instruction, je ne peux communiquer sur les investigations en cours".
Dans les faits, ce réquisitoire supplétif doit permettre aux enquêteurs de poursuivre leurs recherches sur un meurtre commis en 1990 et à ce jour pas encore élucidé, toujours selon les informations de BFM TV. À cette époque, où François Vérove vivait encore en région parisienne, un homme avait été retrouvé mort dans le bois de Saint-Aubin, près d'Évry (Essonne), attaché à un arbre, une balle derrière le crâne.
Un mode opératoire troublant
Une balle PA MAC 50 aurait été retrouvée sur la scène de crime. Il s'agit des munitions utilisées par les gendarmes avec leur arme de service. Une fonction qu'occupait François Vérove, entre 1983 et 1988, en tant que cavalier au sein de la Garde républicaine, avant d'intégrer la police nationale.
"D'autres éléments peuvent évoquer sa signature criminelle, notamment le nœud de corde qui a été utilisé pour "neutraliser" Gilbert G. Ou l'achat d'un magnétoscope avec le chéquier de la victime, poursuivent les journalistes de BFM TV, auteurs de l'article. Le vendeur du matériel, entendu par les enquêteurs à l'époque, évoque un client qui lui a présenté une carte tricolore propre aux gendarmes et policiers".
"Le Grêlé", une découverte tardive
Dans les années 1980 et 1990, "le Grêlé" aurait commis quatre meurtres et six viols, sans jamais être inquiété. Bien des années plus tard, l'avènement de l'ADN permet aux policiers de discerner un profil génétique identique dans deux dossiers. Mais l'ADN ne correspond alors à aucune identité dans le fichier des empreintes génétiques. En 2014, une nouvelle juge est nommée et décide de reprendre le dossier à zéro.
Bénéficiant d'un portrait-robot, de la taille, du groupe sanguin et de l'âge approximatif du tueur, et persuadé qu'il peut s'agir d'un policier ou d'un gendarme, elle établit une liste de 750 anciens gendarmes.
Des "atrocités" jusqu'en 1997
Tous doivent être convoqués afin de prendre leurs empreintes génétiques. À Prades-le-Lez (Hérault), où réside alors François Vérove, la convocation arrive le 24 septembre 2021.
Ce dernier a compris que son ADN allait le trahir et préfère se donner la mort, laissant derrière une lettre d'adieu s'accusant d'être "un horrible criminel" ayant commis "des atrocités" et ce "jusqu'en 1997". Soit sept ans après la mort de l'homme dans le bois de Saint-Aubin près d'Évry (Essonne).