L'association La Libre pensée de l'Hérault va lancer un nouveau recours auprès du tribunal administratif après l'inauguration, hier, samedi 30 novembre 2024, de la crèche de la nativité à l'Hôtel de Ville de Béziers (Hérault). Un combat judiciaire au temps long qui repose essentiellement sur les associations.
Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault) a inauguré, samedi 30 novembre 2024, une nouvelle fois la crèche de la nativité de l'Hôtel de Ville. Malgré 6 condamnations au tribunal administratif et à la CAA de Marseille et de Toulouse, intentés par la Libre pensée de l'Hérault ou la Ligue des droits de l'Homme, l'édile a renouvelé l'opération pour la onzième fois, comme le montre sa communication sur les réseaux sociaux:
"Le premier magistrat a annoncé que 20 000 personnes de toutes confessions confondues s’étaient déplacées en 2023 pour venir voir la crèche", selon nos confrères de Midi Libre.
Un nouveau recours en justice
La Libre pensée confirme qu'elle lancera un nouveau recours auprès du tribunal administratif, en s'appuyant sur la loi sur la séparation des églises et de l'Etat du 9 décembre 1905.
"On les gagne tous, soit en première instance, soit en appel", explique à France 3 Occitanie, Alban Desoutter, secrétaire départemental de l’association. Mais ces recours au fonds, prennent du temps pour être jugés. "Et cela n'est pas préventif et n'empêche pas la récidive."
L'association rappelle "qu'on ne peut pas installer des symboles religieux dans les bâtiments de la République, telle que la mairie." En ne respectant pas le principe de laïcité dans sa mairie, l'association estime que Robert Ménard "cherche à organiser la provocation", "à faire le buzz" et "utiliser la religion pour diviser la société en évitant de parler des problèmes sociaux, comme le font d'autres hommes politiques." L'édile a d'ailleurs été récemment condamné à verser 1500 euros à la Libre pensée après une dernière condamnation.
Un combat solitaire
L'association regrette que depuis quelques années, le préfet de l'Hérault, ne fasse pas respecter la loi de 1905.
On se sent un peu seuls. Même si on n'arrive pas à le bloquer, notre objectif reste de faire appliquer la loi
Alban Desoutter, secrétaire départemental de la Libre pensée de l'Hérault
En 2018, la préfecture de l'Hérault avait saisi en référé le tribunal administratif de Montpellier, le sous-préfet dénonçant "une volonté délibérée du maire de Béziers de ne pas respecter les principes de la laïcité de la République", demandant le déménagement immédiat de la crèche dans un autre lieu que la mairie.
Cette année, un nouveau cap a été franchi. Le maire avait pris une ordonnance comme il en a le droit sans passer par le conseil municipal, indiquant que la crèche serait installée chaque année. "Heureusement qu'un citoyen nous l'a signalé et on a pu l'attaquer dans les délais", rapporte Alban Desoutter.
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S'il devait retirer sa crèche, contraint par une décision de justice, comme il avait dû le faire en 2022, le maire de Béziers a trouvé la parade. Celle-ci est installée sur roulette. Un bras de fer judiciaire qui est donc sans doute appelé à se renouveler.