Il y a les chorégraphes célèbres et il y a ceux que Montpellier Danse a révélés. Boris Charmatz est les deux à la fois. Ce fidèle du festival revient en 2019 avec une création en avant-première : "Infini", pour laquelle il sera aussi sur scène avec ses danseurs. Nous avons assisté aux répétitions.
Pour sa 39ème édition, le festival Montpellier Danse reste fidèle à sa double vocation : programmer des chorégraphes de renommée mondiale et découvrir de futurs talents. Boris Charmatz, 44 ans en 2019, a été de ces jeunes créateurs que le festival a contribué à révéler et il est aujourd'hui de ceux qui comptent dans le paysage international de la danse.
Création en résidence et en avant-première
Il revient cette année avec une création pour laquelle il a été accueilli en résidence à l'Agora de Montpellier, épicentre de la danse dans la ville et du festival. "Infini", c'est son nom, sera donc présentée en avant-première à Montpellier Danse. Et dans "Infini", Boris Charmatz questionne notre rapport au temps, et ça s'entend : le ballet est rythmé par une partition vocale comptée par les danseurs eux-mêmes.
Flux de données et musique mathématique
Ce ballet pour 6 interprètes est conçu, comme son nom l'indique, autour de la notion d'infini qui, en danse, induit celles de fuite, de mouvement permament. Une chorégraphies faite d'accélérations et de ralentissements, où les interprètes tour à tour cherchent dans le passé et se projettent le plus loin possible.
Transformation permanente
Boris Charmatz précise ainsi ses intentions :
En danse, on compte en permanence, mais ça ne se voit pas et j'avais envie que ça se voit. On compte aussi l'argent, le temps : bien sûr, les chiffres sont très importants car on est dans une société de data, d'accumulation d'événements, d'informations. C'est une chorégraphie liée à ça, pas une chorégraphie où on décide de faire du yoga et de se mettre à l'écart. C'est une chorégraphie où on joue avec le fait qu'il y ait des informations qui sortent de partout et du coup, elle se transforme en permanence.
La cour de l'Agora pour décor
Pour cette métaphore de notre société qui comptabilise tout, tout le temps, le chorégraphe a choisi un lieu hors du temps : l'ancien cloître de l'Agora. Un bain de jouvence pour celui que Montpellier Danse a révélé il y a près de 20 ans. Le voilà donc de retour avec cette avant-première, à découvrir les 4 et 5 juillet 2019 à 22 heures, dans la cour de l'Agora.