Montpellier : le service de neuroradiologie du CHU tente de réduire le temps de prise en charge des AVC

Au CHU de Montpellier, le service de neuroradiologie de l’hôpital Gui de Chauliac s’est doté d’une nouvelle salle. Ce troisième bloc opératoire permet une prise en charge plus rapide des accidents vasculaires cérébraux graves qui arrivent chaque jour au sein de l'établissement.

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Vincent Costalat est neuroradiologue et professeur au CHU de Montpellier, au cœur du service de neuroradiologie de l’hôpital Gui de Chauliac. Lorsque nous le rencontrons, c’est au bloc opératoire. Entouré de deux étudiants, il opère une patiente, âgée d’une cinquantaine d’années, dont la vue est en danger. L’objectif de cette intervention est d’éliminer un œdème, à l’intérieur des rétines.
 

Les veines sont sous pression. Il y a tellement de pression que son cerveau a fait de l’œdème et dans les zones d’œdème, elle ne peut plus voir. Du coup, nous allons essayer de boucher ces mauvaises connexions qu’il y a entre les artères et les veines. C’est le but de cette intervention. Nous passons d’abord par les artères, puis par la veine.


Après plus de trois heures d’intervention, le bilan est positif.
 

Normalement, elle ne devrait plus avoir de sensation de soufflement dans la tête et elle devrait améliorer sa vision. L’œdème qu’elle a dans la tête, et sur les rétines, qui menaçait sa vue, devrait doucement se résorber et elle devrait retrouver une vision normale.


Une prise en charge plus rapide des AVC graves


Le service reçoit également des cas d’accidents vasculaires cérébraux graves, qu'il faut traiter au plus vite. Désormais, un nouveau bloc opératoire permet une prise en charge plus rapide des patients. Au total, le parc du service de neuroradiologie interventionnelle comporte 3 salles d’intervention. Aujourd'hui, un AVC grave peut être pris en charge en moins de 12 minutes, au lieu de 50 minutes, voire une heure.
 

Gagner 30 à 40 minutes sur une prise en charge, c’est avoir jusqu’à 20% à 30% en plus de chance pour le patient d’être autonome, 3 mois après le traitement. Ce gain de temps se traduit par un gain d’autonomie pour les patients ainsi qu'une meilleure qualité de vie.


Un logiciel montpelliérain aide les chirurgiens


Chaque année, ce service réalise près de 2.000 interventions intracrâniennes. Pour gagner du temps, ce professeur et un ingénieur, tous les deux basés à Montpellier, ont mis au point un logiciel. Il assiste le geste du chirurgien en temps réel, et permet de préparer l'opération. Ainsi, cela représente un véritable gain de temps.
 

Nous avons virtuellement positionné un implant dans le cerveau du patient. Grâce au logiciel, nous avons compris qu’un seul implant ne suffirait pas. Là, c’est vraiment le logiciel qui nous indique qu’il faudra deux implants de telle et telle taille et de telle longueur. Logiquement, le temps d’intervention est raccourci car nous ne nous posons pas la question de savoir où va terminer l’implant et ce qu’on va devoir faire.


Des symptômes à prendre au sérieux


Le service de neuroradiologie de l'hôpital Gui de Chauliac tente de gagner du temps. Paradoxalement, ce sont les patients qui en perdent face à leurs symptômes. L’AVC ne fait pas mal. Il peut toucher tout le monde. Selon la fédération française de neuroradiologie, 25 % des personnes atteintes ont moins de 65 ans.

Pourtant, certains symptômes sont à prendre très au sérieux. Les voici :
  • Vous avez brutalement des difficultés à parler (si vous ne trouvez plus vos mots, bafouillez ou ne comprenez pas ce que dit votre interlocuteur),
  • Vous avez brutalement une faiblesse de la moitié du corps,
  • Vous avez brutalement un trouble de la vision dans une partie de votre champ visuel,
  • Vous avez brutalement un trouble sensitif,
  • Vous avez brutalement des troubles de l'équilibre.
Alors tous ces symptômes peuvent être des signes d'un AVC. Ces signes avant-coureurs sont à prendre au sérieux.

En moyenne, l’Occitanie enregistre 36 cas d’AVC par jour.

Voici le reportage d'Olivia Boisson, Franck Detranchant et Lara Finkelmeyer.
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