Le froid est bien installé et les températures glaciales mettent en danger les plus précaires. Nombreux sont les sans domicile fixe venus se munir d'un des 400 kits d'urgence distribués mercredi à Montpellier. Le profil des bénéficiaires a beaucoup changé, les associations se désolent de voir désormais des enfants.
C'est un moment très attendu par les sans-abris. À la Halte solidarité de Montpellier une distribution de vêtements chauds et de sac à dos. À l'intérieur le nécessaire pour répondre à leurs besoins vitaux en cette période de grand froid. "Ça fait chaud au cœur bien sûr, explique une personne sans-abri. L'opération Sakado est attendue par tous les SDF. Il faut savoir que nos sacs, c'est un peu nos maisons mobiles. Au bout d'un an, le sac à dos, comme toute chose, il s'use."
Des enfants à la rue, une "catastrophe"
"Ça caille, hein ?!, dit une autre bénéficiaire. On a les doigts coupés, les orteils coupés." Sacs de couchage, chaussures, chaussettes, plaids... Ces sacs ont été achetés et remplis grâce à un réseau de solidarité. Il a mobilisé des entreprises, des particuliers mais surtout des établissements scolaires.
Mercredi 15 janvier 2025, 400 sacs ont été donnés aux personnes en situation de grande précarité dont le profil a beaucoup évolué : "du vieux SDF qu'on peut connaître à des jeunes, des jeunes, des travailleurs précaires, des mères de familles monoparentales et des enfants, analyse Thierry Teulade, le président de l'association Sakado. Et ça, c'est une catastrophe."
Trop peu de places d'hébergement
Environ 2 500 personnes sont sans domicile fixe à Montpellier. Affronter le froid est une épreuve. Et trouver un hébergement d'urgence, une mission quasi impossible. "Le 115 ne sert à rien, dit une personne domicile fixe. S'ils laissaient au moins des appartements aux gens qui sont à la rue, s'ils les aidaient, il n'y aurait pas tant de gens dans la rue."
À Montpellier, le plan grand froid n'a pas été activé. La préfecture l'enclenche quand les températures atteignent les moins 5 degrés. "Du 30 octobre au 31 mars, les gymnases toujours ouverts... Il faut trouver des financements qui le permettront", plaide Aïcha Baghaz, président de l'Association humanitaire de Montpellier. Elle appelle à "une réflexion intelligente sur le long terme" "parce qu'on parle de grand froid mais il faut parler aussi de pluie. On a déjà eu quatre morts sur Montpellier cette année."
À Sète, la mairie a enfin ouvert une salle pour accueillir les sans-abris. À Montpellier, beaucoup dormiront encore ce soir dans la rue.