À l'occasion du premier Forum national de la pêcherie du thon rouge écolabellisée, ce lundi 2 décembre à Sète (Hérault), les professionnels du secteur constatent que la filière se porte mieux, grâce au plan de sauvegarde et de gestion mise en œuvre, au niveau international. Car il y a plus de dix ans, la situation était critique.
Le stock de thon est de retour et son économie ne s’est jamais aussi bien portée. Au premier Forum national de la pêcherie du thon rouge écolabellisée, à Sète (Hérault), lundi 2 décembre 2024, les professionnels de la filière s'improvisent gourmets et dégustent un tartare de thon rouge, avec satisfaction.
Jusqu’aux années 1970, la pêche au thon rouge était artisanale, puis une surpêche effrénée a entraîné un effondrement des stocks mondiaux. Le nombre de thons rouges a diminué de plus de 80 % en quelques décennies.
Aujourd'hui, la filière se porte mieux : "On en a de différentes tailles, autant des petits que de grands, se félicite Jordan Valentin, pêcheur à la ligne. On a des quantités importantes localement, dont on est vraiment content."
Limiter au maximum la mortalité
C'est grâce à la mise en œuvre d'un plan de gestion de drastique que le thon rouge de Méditéranée a pu être sauvé. "Le premier élément a été la baisse des captures, suivi de l'élimination de la pêche illégale par un niveau de contrôle beaucoup plus fort, explique Tristan Rouyer, chercheur à l'UMR Marbec. S'ajoute ensuite l'augmentation de la première taille de capture, c'est-à-dire qu'on ne pêche plus les thons les plus jeunes, mais plutôt les plus âgés, pour qu'ils puissent tous, au moins une fois, se reproduire."
Les excellents résultats de cette diète forcée et la mise en place d’un régime de pêche raisonné, ont encouragé les pêcheurs écolabellisés à prendre des initiatives dans cette voie. Ces derniers se mobilisent désormais pour limiter les captures accidentelles d’espèces sensibles. "On travaille en collaboration avec des ONG qui sensibilisent les pêcheurs, décrit Bertrand Wendling, directeur général de SaThoAn, l'organisation de producteurs de Sète. On les oblige à relâcher vivantes les espèces sensibles."
Ainsi, le taux de mortalité reste faible. L’enjeu est de taille : en 2023, certaines zones du Golfe de Gascogne avaient été fermées à la pêche pour limiter les décès accidentels de dauphins.