Deuxième jour du procès de l'horreur aux assises de l'Hérault : souffre-douleur de sa mère et de son beau-père qui l'ont affamée et séquestrée, Amandine, une adolescente de 13 ans, est morte de faim chez elle, en 2020, près de Béziers. Ce mardi matin, sa mère, de nouveau interrogée par le tribunal, a affirmé que sa fille se serait elle-même privée de nourriture.
Placée en détention provisoire depuis 2021, la mère d’Amandine continue d’être entendue en ce deuxième jour de procès, devant les assises de l'Hérault.
D’une voix calme et sûre, cette quinquagénaire affirme ne pas avoir privé Amandine de nourriture. Elle la décrit comme une enfant difficile et dit ne pas comprendre comment sa fille est morte.
Selon cette mère de huit enfants, issus de trois unions différentes, cette adolescente de 13 ans se serait privée elle-même de manger.
Des photos accablantes
Le juge diffuse alors les photos du corps d’Amandine le jour de sa mort : "on voit l’enfant couchée par terre, couvertes d’hématomes, la peau sur les os", raconte un journaliste de France 3 Occitanie qui assiste à l'audience.
Amandine ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m. La mère baisse la tête.
"Qu’est-ce que vous lui avez fait ?" demande le juge. "Pourquoi avait-elle les cheveux arrachés ?"
Silence dans le box des accusés. Les questions restent sans réponses.
"Un enfer sur terre"
Appelée ensuite à la barre, la demi-sœur d’Amandine, Cassandra, 28 ans, décrit son enfance comme un enfer sur terre. Elle aussi affirme avoir été enfermée dans sa chambre pendant plusieurs jours, privée de nourriture.
Les jurés vont tenter pendant toute la semaine de comprendre la psychologie de la mère d’Amandine et le rôle joué par le beau-père dans ce terrible drame.
Ce dernier, en couple depuis quatre ans avec la mère, est poursuivi en justice pour avoir fermé les yeux sur ce qui se passait dans ce foyer.
Une famille en apparence ordinaire : lui, âgé de 49 ans, dirigeait un centre de contrôle technique, elle était prothésiste ongulaire. Ils avaient acheté ensemble une maison dans l'Hérault.
La mère encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le beau-père, lui, risque 30 ans de prison. Le verdict est attendu ce vendredi 24 janvier.