Reconnue coupable d'avoir torturé et affamé à mort sa fille, la mère d'Amandine condamnée à la perpétuité assortie de 20 ans de sûreté

Au terme de deux heures de délibéré, les jurés de la cour d'assises de l'Hérault ont rendu leur verdict. Ils ont condamné Sandrine Pissara à la peine maximale assortie d'une période de sûreté de 20 ans pour avoir torturé et affamé à mort sa fille Amandine. Le beau-père de l'adolescente est condamné à 20 ans pour avoir fermé les yeux sur l'horreur.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Après seulement deux heures de délibéré, Sandrine Pissara a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 20 ans. La mère de famille de 54 ans était jugée par la cour d'assises de l'Hérault à Montpellier pour avoir affamé et privé de soins sa fille Amandine, 13 ans, morte d'un arrêt cardiaque et d'une septicémie le 6 août 2020 à Montblanc, près de Béziers.

Une peine conforme à celle que le procureur général avait requise. Le parquet avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 20 ans à l'encontre de Sandrine Pissarra, une mère de famille jugée devant les assises de l'Hérault pour actes de "torture" et de "barbarie" pour avoir affamé à mort Amandine, sa fille de 13 ans.

À LIRE AUSSI - "Un film d'horreur. Elle est morte de faim enfermée dans un cachot" : le calvaire d'Amandine, 13 ans

Dans son réquisitoire, le procureur général Jean-Marie Beney, avait également réclamé une peine de 18 années de réclusion à l'encontre de l'ancien compagnon de Sandrine Pissarra, Jean-Michel Cros, l'estimant coupable d'avoir "privé de soins ou d'alimentation" sa belle-fille, qui ne pesait plus que 28 kg  pour 1,55 m le jour de son décès, le 6 août 2020 à Montblanc, près de Béziers dans l'Hérault. Il est condamné à 20 ans de réclusion. Deux ans de plus que ce qui avait été requis.

Dictature familiale

"Vous avez pénétré dans le système Pissarra, dans la dictature familiale, un monde inimaginable, mis en place depuis plus de 15 années. Vous avez découvert que, depuis toute petite, Amandine est victime de coups, de coups de poing, de coups de pied, de coups de balai, d'arrachages de cheveux, de cris répétés, d'insultes, de bousculades", avait-il poursuivi.

"Ensuite, comme dans tout système dictatorial, il convient de détruire la personnalité de la victime, pour la réduire à ce que l'on veut. Il y a les violences, les lignes à recopier, les interminables sermons. Puis on passe à autre chose, à la torture blanche : la mise à l'isolement, qui vise à réduire la perception spatiale et temporelle d'un individu. La torture blanche, alliée avec un peu de tortures physiques, à genoux sur le rouleau, et pire encore, la nudité obligée sur une adolescente de 13 ans", avait détaillé le magistrat.

À LIRE AUSSI - "Oui" avoue enfin la mère, en entendant un enregistrement de l'adolescente la suppliant d'arrêter les coups

"Le bug, c'est la mort d'Amandine. Ce n’était pas prévu. Comme il est bien sûr hors de question qu'on la trouve en bas, dans son cagibi. Alors, on la monte au deuxième étage, où il y a la douche. Alors, comme elle n'est pas encore morte, mais que c'est imminent, on va la nourrir un peu, la laver, l'habiller, on va - parce qu'elle s'est grattée pendant des jours et des jours, au point que la septicémie s'est installée - lui mettre une espèce de pommade pour essayer de laisser à penser qu'on l'avait quand même soignée.  

La professionnelle de l'onglerie (Mme Pissarra, ndlr), va penser à quelque chose qui a marqué tout le monde, on va lui faire les ongles.

Jean-Marie Beney, avocat général


"À la question des actes de barbarie et de torture, vous allez répondre oui, sans hésitation", avait-il conclu, en réclamant la peine maximale

"Collabo"

À propos de Jean-Michel Cros, qui risquait 30 ans de réclusion, l'avocat général avait souligné : "Comme dans tout système dictatorial, il y a les collabos, et moi j'en vois un dans le box, dont l'attitude "consiste à ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, les mains liées dans le dos et les pieds dans un bloc de béton qu'on a coulé soi-même".

"Vous répondrez oui à la question concernant les privations de soin reprochées à Mr. Cros", avait dit à la cour M. Beney, en réclamant contre lui 18 années de réclusion.

À LIRE AUSSI - "Sa vie a été une punition, j'espère qu'elle est mieux là-haut" : l'ultime tentative des magistrats pour comprendre la mort d'Amandine

"Tendez-lui la main"

"Une fois sorti de la sujétion de Mme Pissarra, est-ce que Jean-Michel Cros est un homme dangereux ? La réponse est non. Alors, tendez-lui la main", avait plaidé Me Grégoire Mercier, le beau-père d'Amandine qui encourt jusqu'à 30 années de réclusion. 

"Comment peut-on la défendre ? Elle n’est pas indéfendable et c’est un honneur de la défendre. Défendre n’est pas cautionner", avait plaidé peu après, Louis Dolez, un des avocats de la mère d'Amandine devant la cour d'assises de Montpellier, pour qui "ces violences maternelles ne tombent pas du ciel."

À LIRE AUSSI - "Nue pour éviter qu'elle vole dans le placard aux goûters" : Ambre, 19 ans, raconte l'enfer enduré par sa sœur Amandine

"Le système Pissara, c'est une femme qui s'est mentie à elle-même toute sa vie. Repoussé au fond d'elle-même la justice qu'elle a vécue", On va réfléchir ensemble à comment vous faire revenir parmi les Hommes, sans être une vieille dame", avait ajouté Me Jean-Marc Darrigade, pour l'accusée. Il avait terminé sa plaidoirie en demandant aux jurés "une peine juste".

Prenant une dernière fois la parole, avant que la cour se retire pour délibérer Sandrine Pissara, la mère d'Amandine, a présenté ses excuses à ses enfants. Le beau-père de l'adolescente, Jean-Marc Cros, n'a rien ajouté.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information